RSF : 45 journalistes tués dans le monde en 2023
Reporters sans frontières (RSF) compte 45 journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions, au 1er décembre selon son bilan annuel. Il s’agit de 16 journaliste de moins que l’an dernier, mais surtout du nombre le plus bas jamais recensé depuis 2002. À titre de comparaison, il était plus de 140 à perdre la vie en 2012 et 2013, notamment en raison des guerres en Syrie et en Irak. “Les mesures de sécurité dans les rédactions, les formations et l’attribution de matériel de protection, la prudence, les effets de la lutte contre l’impunité et l’action des organisations intergouvernementales”, sont aussi des raisons qui expliquent cette baisse depuis cinq ans selon Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
Le nombre de journalistes derrière les barreaux “pour des motifs arbitraires en relation avec leur profession” est également en baisse de 8,4 % par rapport à 2022. Ils sont en tout 521 journalistes emprisonnés, principalement en Chine et au Bélarus. Près d’un quart (23 %) de la totalité des journalistes détenus dans le monde le sont par exemple dans les geôles chinoises. La répression envers les journalistes sévit aussi en Iran et en Turquie : “une des techniques de répression des journalistes consiste en des emprisonnements à répétition”, précise le rapport. Environ 43 journalistes turcs et 58 iraniens sont ainsi passés par la case prison.
La poudrière du Proche-Orient : “un lourd tribut”
L’attaque du Hamas le 7 octobre contre Israël a eu des conséquences sur le travail des journalistes. La grande majorité des journalistes tués dans une zone de conflit (23) l’ont été au cours de cette guerre : il s'agit de 17 professionnels des médias dont 13 à Gaza. Si l’on inclut les “journalistes tués sans lien évident avec leur métier”, le nombre s’élève à 63 journalistes dont 56 à Gaza. “À Gaza, les journalistes paient un lourd tribut parmi les civils. Nous constatons que le nombre des journalistes tués dans le cadre de leurs fonctions y est très élevé : 13 au moins pour un minuscule territoire”, souligne Christophe Deloire.
RSF rappelle dans son bilan annuel avoir déposé plainte auprès de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre commis contre des journalistes à Gaza et lancé un appel aux autorités israéliennes et égyptiennes pour ouvrir le poste-frontière de Gaza à Rafah.