Renouvellement de fréquences TNT : Le Média TV en audition devant l’Arcom
Dans le cadre du renouvellement de la fréquence TNT mené par l’Arcom, le nouveau projet du Média TV a été auditionné vendredi 12 juillet. La responsable administrative Khadija Jebrani a défendu une “alternative au paysage audiovisuel actuel”. Cette candidature pourrait "attirer un jeune public" et montrer l'importance des médias indépendants "sur les fréquences du domaine public”.
L’audition s’est concentrée sur la question du financement. Pour l’instant, la société coopérative d’intérêt collectif qui est actuellement “à l’équilibre” s’appuie à 50% sur son modèle d’abonnement, 40% sur les appels aux dons et 10% sur la monétisation publicitaire sur YouTube. Le même modèle serait appliqué pour la chaîne TNT avec quelques ajustements pour assurer l’augmentation des charges techniques. La direction espère, qu’une fois diffusée sur la TNT, une hausse des abonnements et des dons sera causée par une notoriété croissante. Une dynamique déjà vérifiée selon l’équipe : après l’arrivée sur la box de Free (canal 350), les dons ont grimpé de 80%. Début juillet, le projet de chaîne a déjà permis de rassembler 220 000 euros de dons. Le Média TV compte également sur des recettes publicitaires, une régie aurait été contactée. Pour le lancement, une levée de fonds par émission de titres participatifs est imaginée via une plateforme de souscription de titre participatif. L’équilibre de la chaîne serait atteint à l’horizon 2029.
La question du pluralisme a également été évoquée. Comment tenir cette obligation lorsque dans le dossier de candidature Le Média TV est présenté comme une “chaîne citoyenne de gauche” s'interroge un membre de l'Autorité ? Le journaliste Théophile Kouamouo répond : “Le média tel qu’il est aujourd’hui n’est pas celui qui sera sur la TNT, nous allons construire notre offre en partant de notre sensibilité, nous partons de la gauche pour parler de la France, mais sans stigmatiser les gens qui ne pensent pas comme nous”, avant d’ajouter “nous pensons que le Conseil d’État ne souhaite pas que toutes les chaînes se ressemblent, mais que tous les courants de la société française soient représentés.”
Du chaud et du froid
Le directeur de production et vice-président du directoire Bertrand Bernier précise : “nous ne serons pas une chaîne d’info en continu, nous allons alterner entre les programmes chauds et des contenus plus froids pour prendre du recul sur l’actualité”. La programmation repose sur 5 piliers : l’actualité, le magazine, l’enquête, le documentaire et les partenariats. La chaîne prévoit deux rendez-vous quotidiens en direct (à 13h et à 18h30 en semaine, et un autre le week-end). L’actualité sera déclinée également à travers une libre antenne le soir, des émissions de débats comme “Ne nous engueulons pas”, des reportages d’actualité et d’impact, mais aussi des programmes "inspirés de leur expérience digitale" comme “Vue sur X”. Des émissions spéciales seront prévues lors de journée de grève ou de soirée électorale.
Pour maîtriser son antenne, notamment les programmes en direct, l’équipe réfléchit à “une charte des débatteurs”. Signée par les invités, elle mentionnera notamment le respect de chacun, mais également de sourcer les informations tenues en plateau. La chaîne prévoit aussi des enquêtes sous la houlette de Nadia Sweeny qui a rejoint la rédaction en janvier (ex Politis), des documentaires indépendants le dimanche soir, ainsi que des émissions imaginées avec des médias comme Le Canard Réfractaire, StreetPress, L’Humanité, Mediapart ou Reporterre “pour donner à voir la richesse des contenus issus des médias indépendants”.