Florence Philbert (DGMIC) à la commission d’enquête TNT : le « concours de beauté » du renouvellement des fréquences

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Interrogée jeudi par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les autorisations de diffusion sur la TNT, la directrice générale des médias et des industries culturelles (DGMIC) Florence Philbert a allié prudence et pragmatisme inhérents à sa fonction face aux interrogations des députés. Selon elle, un tier des chaines de la TNT est en déficit. « Mais il faut mesure la viabilité à moyen terme et ce qui compte c’est leur évolution. La détention de plusieurs chaines facilite la viabilité, avec des économies d’échelle, et il faut au groupe propriétaire les reins solides ». Alors, tout l’enjeu pour préserver la TNT « c’est de la moderniser », assène-t-elle. Alors que 15 fréquences de la TNT sont remises en jeu par l’ARCOM, la directrice générale rappelle que « ce n’est pas gratuit » de les obtenir, mais en « contrepartie d’obligations » importantes. Et il y a peu d’élus dans « ce concours de beauté », souligne-t-elle, avec un dispositif d’attributions « très encadré par la loi », avec de nombreux critères pour certains « impératifs » (pluralisme, abus de position dominante, etc.) et d’autres afférant notamment aux perspectives d’exploitation, la diversité ou encore la production de programmes locaux… « L’ARCOM tient compte du respect passé de la convention, mais le fait dans un ensemble de critères, contraint par la philosophie de la loi de 1986 ». Et si l’on voulait, par exemple, ajouter un « critère honnêteté de l’information », cela devrait être indiqué par la loi « expressément ». Quant à la réglementation française qui limite à 7 pour un même groupe le nombre de chaînes nationales sur la TNT, pour Mme Philbert « c’est un vieux débat ». Selon elle, « cela ne changerait pas grand-chose de la modifier. Pour donner assise et puissance, cela passe par un nombre de chaines significatifs pour les groupes. Cela fait partie d’un équilibre, cela permet à des modèles économiques d’être viables ».

Des projections ailleurs qu’à la télévision

Par ailleurs questionnée sur le contrôle de la concentration et l’impact sur le pluralisme, Florence Philbert annonce que la DGMIC « réfléchit ». Car les groupes médias propriétaires ont des projections ailleurs que sur la télévision, via leur compte TikTok ou encore X, Facebook et autres Twitch. « Notre approche, notre philosophie, c’est de travailler autour de ces nouvelles capacités ». Elle avance ainsi la possibilité pour l’ARCOM de suivre ces mouvements dans une « approche plurimedia », ce qui serait aux yeux de la directrice générale « une avancée positive ».

Concernant l’actuelle consultation publique sur la réglementation de la publicité dont les réponses sont attendues pour le 25 mars, Florence Philbert indique qu’à date aucune contribution n’est parvenue à ses services, mais cela ne semble pas l’inquiéter : « en général, sur les consultations, les personnes intéressées attendent la dernière limite », sourit-elle. Quoi qu’il en soit, pour ce marché publicitaire, ce n’est pas tant le sujet du nombre de chaines de la TNT qui est à pointer, mais « le transfert de la publicité vers les plateformes. Comment arrive-t-on à contenir l’avantage de Google face aux intervenants publicitaires », interroge-t-elle, alors que « 40% de la valeur est captée par les services d’intermédiations de services de publicité programmatique ».

La pub cinéma à la TV : l’ARCOM saisi pour avis

Enfin, Florence Philbert est revenue sur la fin prochaine (le 6 avril prochain) de l’expérimentation de la publicité cinéma à la télévision. A l’heure des bilans, elle relève trois points : un impact « négligeable » sur les transferts de budgets entre médias ; les spots observés montrent une diversité d’œuvres françaises aux budgets « variés » ; enfin, il y a un « effet positif » sur la fréquentation en salle pour des publics éloignés d’autres formes de publicité. « C’est globalement positif », insiste-t-elle, constatant que « les organisations syndicales ont maintenant un œil un peu différent ». De là à annoncer une pérennisation de la pub ciné à la télévision ? « Nous avons saison l’ARCOM pour avis », annonce la patronne de la DGMIC.

Et côté publicité à la TV pour les œuvres littéraires ? Mme Philbert annonce que des « expertises sont en cours, et qu’il n’y a pas d’arbitrage rendu à ce stade ». Elle met en avant « les mêmes craintes » que pour la publicité cinéma, sur la diversité des œuvres mises en avant. « Il nous faut travailler à trouver les bons garde-fous, que cela puisse bénéficier à des publics plus éloignés et à une certaine diversité des éditeurs. Préserver la diversité est notre enjeu », conclut-elle.

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