Avec la cession de Boursier.com, Lagardère poursuit sa politique de désengagements

Le groupe Lagardère poursuit son recentrage sur l'édition et la distribution dans les aéroports et gares, plus que jamais moteurs de sa croissance, en annonçant des négociations pour vendre le site Boursier.com. Lagardère est entré en "négociations exclusives" avec le groupe les Echos-Le Parisien pour vendre ce site d'informations boursières, a indiqué le groupe en présentant jeudi ses résultats annuels. Boursier.com diffuse plus de 200 articles par jour, enregistre plus de 3 millions de visites mensuelles, et emploie 10 journalistes, selon le groupe Les Echos-Le Parisien qui a confirmé dans un communiqué le projet de transaction. Le groupe Les Echos conservera la marque Boursier.com à côté de sa propre marque Investir, car les deux sont "très complémentaires", a-t-on indiqué de même source. Pour Lagardère, le désengagement des médias et du sport se poursuit "conformément aux prévisions", a indiqué Arnaud Lagardère lors d'une conférence avec des analystes.

Lagardère va ainsi retirer 52 millions d'euros de la cession de ses magazines français, dont Elle, à Czech Media Invest, le groupe de l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky, qui a par ailleurs acquis fin octobre 49% des actions de sa holding Le Nouveau Monde de Matthieu Pigasse, l'un des actionnaires du groupe Le Monde. Les négociateurs sont parvenus à "une valeur nette des dettes d'abonnements de 52 millions d'euros, que nous toucherons en cash", a précisé M. Lagardère, en précisant qu'environ 670 personnes étaient concernées par ce transfert au groupe tchèque. Ces derniers mois, Lagardère a également vendu son pôle e-Santé, cédant MonDocteur à Doctolib et Doctissimo à TF1. Le groupe a également cédé sa participation de 42% dans Marie Claire à la famille Prouvost. Le groupe qui ne souhaite conserver à terme dans les médias que Paris Match, le Journal du Dimanche et la radio Europe 1, doit également vendre ses chaînes Gulli et Mezzo. Ces chaînes suscitent "beaucoup d'intérêt" chez les acquéreurs potentiels, a indiqué M. Lagardère, qui a indiqué qu'elles pourraient être vendues "avant" le pôle Sport et loisirs du groupe, l'autre branche dont Lagardère a décidé de se séparer.

Les chiffres du troisième trimestre confirment en tout cas le dynamisme des boutiques dans les lieux de transport, plus que jamais le secteur phare du groupe. Celles-ci ont enregistré une hausse de 9,8% du chiffre d'affaires sur le troisième trimestre, représentant 1 milliard d'euros sur un chiffre d'affaires total du groupe de 1,895 md euros. La branche édition a reculé de 6,3% en données comparables, à 607 millions d'euros, mais ce recul est lié selon Lagardère avant tout à l'absence cette année de renouvellement de programmes scolaires sur plusieurs de ses marchés. Les ventes en France par exemple (-14,7%) ont pâti "principalement" de l'absence de réforme scolaire au contraire de l'année dernière, qui bénéficiait de la réforme du collège. La branche médias Lagardère active a augmenté ses ventes de 2,3% en données comparables, à 196 millions d'euros. La branche Sports et loisirs a également reculé de 4,9% avec des ventes de 90 millions d'euros. La branche souffre du "point bas" atteint en 2018 dans les cycles de 4 ans des calendriers sportifs, avec l'absence de la Coupe d'Afrique des Nations et des matches qualificatifs en Asie pour la Coupe du monde, qui avaient porté l'année 2017. Mais le résultat opérationnel de la branche "est assez encourageant", a affirmé M. Lagardère, sans donner de chiffre. Au total, Lagardère maintient sa prévision de rentabilité sur l'exercice, avec un objectif de croissance du résultat opérationnel compris entre 1 et 3%, "à changes constants et en excluant l'impact des cessions de Lagardère active".

  

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