Le salon Made in France innove
Plus de 200 stands et un millier d’exposants, l’événement attend 100 000 visiteurs.
Le salon du "Made in France" MIF Expo, qui se tient de vendredi à lundi à Paris, attend pour sa 12e édition 100.000 visiteurs, avec quelques nouveautés côté exposants et la "réindustrialisation" comme maître-mot.
Parmi les innovations cette année, un "village de l'artisanat" avec plus de 200 stands, pour un millier d'exposants au total, un département mis à l'honneur, la Corrèze, et la présence d'acteurs du tourisme et d'acheteurs internationaux. "L'idée est d'inviter des professionnels de la distribution qui viendraient acheter des produits fabriqués en France dans la cosmétique, la mode et le secteur de la maison", explique Fabienne Delahaye, fondatrice et présidente de l'évènement. Des professionnels originaires du Japon, de Corée du Sud, des Etats-Unis, du Canada, de Taïwan, de Belgique ou du Royaume-Uni viendront se joindre au grand public et aux exposants issus de France métropolitaine et d'Outre-mer. "J'ai très envie de les rencontrer pour leur expliquer que la France, ce n'est pas seulement le luxe et la gastronomie", anticipe Gilles Attaf, président de la certification Origine France garantie, partenaire du MIF Expo depuis ses débuts en 2012. "Il y a aussi des entreprises vertueuses" qui produisent à des "prix compétitifs" des brosses à dents, des coques de téléphone ou des jeans en coton recyclé, ajoute-t-il, en mentionnant la brosserie Bioseptyl et le fabricant de jeans 1083, qui participent au salon.
Certains industriels historiques comme Bic, Cacolac, et le producteur de vaisselle Duralex exposeront pour la première fois. Ils rejoignent une liste d'entreprises telles qu'Atol, les opticiens, ou Exacompta (papeterie), fers de lance d'un tissu économique français qui tente de reconquérir les consommateurs. La part du "fabriqué en France" dans la demande intérieure finale française pour les produits manufacturés a perdu 44 points entre 1965 et 2019, passant de 82% à 38%, selon une analyse de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) publiée en 2023. En parallèle, le pays s'est désindustrialisé, jusqu'à afficher un déficit commercial de 82 milliards d'euros sur un an en août, après un record en 2021 avec 85 milliards d'euros. Pour redresser la barre, rien de tel que de consommer Made in France, selon Olivier Lluansi, professeur au Cnam et chargé par Bercy d'une mission sur la réindustrialisation de la France d'ici à 2035. Si les 30% des Français les plus fortunés achetaient "un ou deux euros par jour" supplémentaires de produits fabriqués dans le pays, "on générerait 15 milliards d'euros", explique l'expert, qui interviendra dans une table ronde pendant le salon. Une somme équivalente pourrait être atteinte si la commande publique était réalisée "avec le même patriotisme que l'achat public allemand", ajoute l'ancien conseiller Industrie du président François Hollande. "La réindustrialisation est une priorité quel que soit le gouvernement et le made in France reste un de ses meilleurs leviers", estime la présidente du MIF Expo, Fabienne Delahaye.