Vous ne viendrez plus chez nous par hasard ©
Depuis quelque temps, l’idée d’écrire un billet d’humeur me trottait dans la tête.
Pour expliquer, mesurer l’importance de notre métier : les relations presse.
« Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice ©»
Je ne me fais pas la porte-parole des attaché.es de presse, mais je constate toujours ce grincement de dents dans notre milieu.
« On peut estimer le nombre de retombées ? », alors que le communiqué de presse n’est pas encore écrit.
« On ne comprend pas le peu de retombées ; vous avez fait des relances ? »
« Au secours il y a une coquille dans l’article ! appelle la journaliste de toute urgence »
« On aimerait relire l’article avant parution »
« Tu peux me donner le 06 de tel.le journaliste ? Allez quoi ! »
Que celles et ceux qui n’ont jamais entendu ces phrases lèvent le doigt.
De la communication, des retombées à tout prix ?
Non, La qualité doit toujours primer sur la quantité. Un bon papier ou passage TV brillera durant des mois.
Je ne mets pas tout le monde dans le même panier, évidemment, beaucoup ont la culture des RP, de la communication, c’est dans leur adn.
D’autres moins, et c’est là qu’il est important d’éduquer. Encore faut-il savoir écouter…
« C'est moi qui l'ai fait ©»
Quand un super papier sort, c’est normal.
Quand un.e journaliste n’écrit pas ce que le client attend, c’est une autre histoire.
Le rôle d'un.e attaché.e de presse est trop souvent sous-estimé. Pour certains, faire appel à un bureau de Relations Presse c’est un peu comme composer le 18, et nous devons alors jouer les « pompiers de service » et gérer des sujets en catastrophe.
« On se lève tous pour …©»
Un bureau RP doit toujours être sur le qui-vive, disponible, réactif à tout moment (du jour, parfois du week-end et souvent très tôt le matin).
Il doit s’adapter aux lancements RP la veille pour le lendemain, arriver en renfort et travailler en marque-blanche pour des services com, gérer un bad buzz. C’est monnaie courante.
« C’est pas Versailles ici ! © »
Nous passons notre temps à mettre nos clients dans la lumière.
Les 5 mots clés : écoute, curiosité, confiance, conseil, accompagnement (ah le conseil….si peu entendu).
Au-delà d’envoyer des communiqués, notre travail consiste avant tout à écouter les clients, les conseiller, les orienter dans la bonne direction, à prendre la parole à bon escient et au bon moment.
Nous ne sommes pas des machines à envoyer des communiqués de presse. Nous sommes les porte-parole d’une entreprise, nous portons une responsabilité, nous contribuons à leur image, leur réputation, et cela demande du temps.
J’insiste sur cette notion du temps.
Cela implique de comprendre leur vision, leurs valeurs, leurs objectifs et aussi du professionnalisme, de l’anticipation. A nous ensuite de communiquer effacement auprès des médias et de bien les cibler.
C’est un engagement des 2 côtés.
« Y’a pas écrit la Poste ©»
En effet, la question que nous nous posons souvent (rires) : les clients lisent-ils vraiment la presse, pour demander – sans jamais douter- à être dans tel ou tel media (presse économie ou lifestyle souvent).
Avoir un bon réseau c’est la base, mais s’adresser aux bons interlocuteurs c’est toujours mieux.
Pour se distinguer, il faut faire du sur-mesure, et surtout éviter d’envoyer des communiqués de presse groupés à 300 journalistes (dont 50 ne sont plus en activité). Avoir une expertise de l’écosystème de la communication.
Il y a d’ailleurs une demande qui me frappe à chaque fois : communiquer le 06 d’un.e journaliste ou son mail. Ça ne parait rien comme ça, mais ça représente parfois des années de travail.
Car les relations (humaines) c’est du temps. Elles sont basées sur la confiance, des échanges, des confidences, des déjeuners, des dîners. Des relations professionnelles qui se transforment parfois aussi en amitié.
Mais avoir le bon réseau ne suffit pas, encore faut-il avoir le bon sujet. On a beau être le.la meilleur.e RP de France, acheter les plus belles claquettes chez Repetto, si le sujet est mauvais….
Comme le dit si bien Anne Meaux d’Image 7 « la communication ne peut pas venir au secours de la déficience d’un projet ». A bon entendeur.
« Parce que je le vaux bien ©»
Notre travail a une valeur. Nous le constatons à travers l’évolution business de nos clients. Nous collaborons à leur succès, à leur croissance.
Ce qui fait la différence : connaître parfaitement le microcosme des agences de publicité, sociétés de production et aussi des annonceurs. Ce métier ne s’improvise pas.
Savoir accompagner des clients qui sont sur le même terrain de jeux et savoir conserver des informations confidentielles. Garder un secret, ça n’a pas de prix, mais beaucoup de valeur. Une attachée de presse doit être un coffre-fort.
La confidentialité doit être est une pièce essentielle de la machine médiatique. Elle est précieuse.
La cerise sur le gâteau sans gluten : quand les clients demandent d’accompagner aussi leurs propres clients. La récompense.
« Il y a certaines choses qui ne s'achètent pas, pour tout le reste il y a…© »
Je suis dans la communication depuis 25 ans. Il faut savoir choisir les bonnes collaborations, celles qui nous correspondent.
J’ajouterai qu’aujourd’hui -quand on peut se le permettre-il faut savoir choisir ses clients. Et savoir les quitter, aussi.
Il faut s’armer de patience pour avancer dans ce métier difficile mais tellement jubilatoire. Participer au succès d’un client, quoi de plus réjouissant ?
(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).