SXSW # 7 : the rise of a new religion ?
Capucine Pierard, Managing Partner, Chief Data Officer, et Sébastien Emeriau, directeur du planning stratégique et de l'innovation chez Havas Media, nous envoient des cartes postales écrites et visuelles du festival South by Southwest, plus connu sous l'acronyme SXSW qui s'est tenu à Austin (Texas) du 11 au 20 mars.
Si pendant longtemps, l’intelligence artificielle a surpromis et sous-délivré, Geminoïd, l’androïde japonais rencontré à SXSW ou Alphago (le superordinateur développé par Google) sont pour le moins troublants. Ce dernier s’est vu décerner le titre de grand maître le plus élevé qui soit, un « neuvième dan » réservé à ceux dont les capacités au jeu de go relèvent du « divin ».
On compare souvent les progrès du deep learning à celui des enfants. 1980, les capacités d’un enfant de 2 ans 2000, d’un adolescent de 12 ans… Au-delà des tortures tests des jeux d’échec ou de Go, le robot peut aujourd’hui discuter, plaisanter, détourner la conversation jusqu’à berner un jury à l’aveugle.
Il s’est produit une chose étonnante lors de la conférence « Can AI system really think ? ». S’est engagée une conversation sur la reconnaissance du statut des machines comme des êtres à part entière, suivi un débat sur la sensibilité des robots. Notamment à travers l’évocation du témoignage de Kasparov qui a vu se développer la créativité du robot au fil des jeux. Si Google a créé de nouveaux styles musicaux, n’est-ce pas la preuve de l’intelligence et de la sensibilité des machines à travers l’expression de cette beauté et l’élégance de cet art ?
Pour certains, no offense, mais il ne s’agit absolument que de grosses calculatrices. Entre calculs et émotions, on débat et on se débat avec l’éthique. Quel sera notre avenir ? Comment allons-nous survivre au milieu de tout ça ? D’ici 1 000 à 1000 000 d’années, nous aurons compris à 100 % le fonctionnement du cerveau.
Les films Ex-Machina et Her créent un malaise.
D’autres croient au développement d’un être tellement sophistiqué qu’on ne verra finalement plus la différence avec l’homme. Adam Cheyer, créateur de Siri et aujourd’hui fondateur de la start-up Viv Labs n’a pu s’empêcher de décrypter chaque scène de « Her » par la façon dont il s’y prendrait pour développer chaque fonctionnalité de l’avatar de Scarlett Johansson. Cependant, une réplique déclenche chez lui une révélation. « Do you mind if I watch you sleep ? » Stupéfaction du scientifique… « I don’t know how to do that !!! ». Would it be… love ?
Se pose enfin la question de la responsabilité des scientifiques. Va-t-on devoir prendre des assurances pour les dommages causés par nos robots ? « Oh, sorry, my robot did it » ne sera pas une excuse. Si vous ne pouvez patienter, regardez Real Human, la série.