Réseaux sociaux : la fin de la récréation a sonné

« Un dimanche avec Volta », comme simple légende d’une photo de son jeune Chow-chow : le Premier ministre a une nouvelle fois démontré sa maîtrise des réseaux sociaux ces derniers jours, mettant fin d’un post à une polémique et s’attirant la sympathie des amis des animaux. À l’instar d’autres hommes politiques devenus stars de TikTok - Jordan Bardella et Jean-Luc Mélenchon en tête -, et de nombreux patrons d’entreprises, d’Elon Musk à Xavier Niel en passant par Thomas Burbel, Gabriel Attal maîtrise l’art du buzz. Voici une preuve supplémentaire que le numérique n’est plus le vilain petit canard de la communication. Il est même son cygne blanc. Enfin ! En 2023, les marques et les dirigeants ont compris que la communication digitale n’était plus un loisir récréatif, mais qu’elle nécessitait une vraie prise en charge par les professionnels des réseaux sociaux.

Comme d’habitude, la France a (au moins) dix ans de retard sur les États-Unis. La communication sur les réseaux sociaux ne fait pas exception. Si le covid a fait prendre conscience de l’importance de la communication digitale à l’ensemble des décisionnaires des entreprises, il aura fallu attendre 2023 pour qu’enfin on arrête de confier les réseaux sociaux au stagiaire, qui devait jongler avec mille et une autres tâches et n’avait pas nécessairement d’autre compétence au compteur que “vous êtes jeunes vous, vous savez comment ça marche”.

Or aujourd’hui être jeune n’est plus le seul critère déterminant pour se voir confier la gestion des réseaux sociaux d’une marque ou d’un dirigeant. Ce n’est même plus un critère du tout. Les entreprises ont réalisé qu’il s’agissait d’un “vrai métier” qui demandait créativité certes, mais aussi une vraie vision stratégique. Et pour cela il faut bien plus que “comprendre comment ça marche”. La force de la communication en ligne repose sur le temps long. On pense souvent à la publication qui fera le buzz, comme les saillies exceptionnelles de Burger King sur Twitter, où à la notoriété d’un Hugo Décrypte qui serait arrivée comme par magie. On oublie trop souvent que cette réussite est aussi et surtout le fruit d’une stratégie de long terme, solide. On n’a encore jamais vu émerger une marque inconnue sur les réseaux par une simple publication qui fait le buzz : si l’audace est indispensable à une bonne stratégie digitale, la régularité et la qualité sont les deux piliers essentiels pour buzzer.

Ce qui reste dans le temps, ce n’est pas votre quart d’heure warholien. Faites le test vous-même : si vous tapez le nom d’une marque ou d’un dirigeant sur Google, ses pages réseau sociaux vont apparaître parmi les premières propositions. Alors bien sûr être sous les feux de la rampe vous assurera une certaine visibilité qui n’est pas à négliger, mais le jour où cela arrive, il faut auparavant veiller à ce que votre message vaille le coup d’œil, sinon votre petite notoriété va s’effondrer comme un château de cartes. Et ça, c’est pour la cour de récréation. Maintenant, on joue dans la cour des grands.

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