Londres n’est plus la capitale européenne des RP… et c’est tant mieux !
Pendant des années, Londres a dominé l'écosystème des relations publiques en Europe. Les cadres supérieurs installés dans les gratte-ciels du Square Mile ont dirigé des équipes aux quatre coins du continent, menant des stratégies et prenant toutes les décisions.
Ce modèle de coordination centré sur Londres était déjà dépassé avant le Brexit et la pandémie ; aujourd'hui, il semble franchement archaïque. Les clients et les agences doivent réévaluer leur relation avec la City. Voici quatre raisons pour lesquelles Londres n'est plus le joyau de la couronne européenne des relations publiques.
Brexit, Brexit, Brexit
Maintenant que le Royaume-Uni et l'Union européenne ont signé un accord commercial et officiellement rompu leurs liens, le prestige de Londres en matière de relations publiques est en jeu. Les avantages que la ville présentait autrefois – comme la liberté de circulation – se sont évaporés.
De plus, l'ensemble du processus du Brexit – en remontant au référendum fatidique de 2016 – a mis en évidence de profondes divisions politiques tant au sein du Royaume-Uni qu'entre celui-ci et le reste de l'Europe. Le Brexit n'a pas créé ces divisions : il les a mises en lumière. Il n'a jamais été aussi clair que Londres n'est pas le Royaume-Uni, et que le Royaume-Uni n'est pas l'Europe – alors pourquoi tant de décisions paneuropéennes en matière de relations publiques ont-elles été prises depuis Londres ?
Une pensée cloisonnée
Le principal problème du modèle d’un silo dirigé par Londres est qu'il offre aux clients une perspective étroite. D'après mon expérience à la tête d'une grande agence internationale, les décisions prises au sommet de la pyramide devaient être localisées par des équipes européennes, qui avaient rarement l'occasion de parler aux clients de ce qui se passait sur leur marché. Tout était filtré par Londres. Cela a conduit à un manque de diversité dans le processus de décision au sommet et a donné aux clients une perspective aveugle sur le monde.
Les entreprises ont changé
Auparavant, il était logique pour des clients tels que des entreprises technologiques américaines d'utiliser Londres comme tête de pont et de se lancer d'abord au Royaume-Uni, puis de se développer pays par pays.
Néanmoins, aujourd'hui, la technologie a évolué à un tel point que les entreprises ne se lancent pas marché par marché mais simultanément sur plusieurs marchés. En effet, les solutions de logicielles sont vendues à l'échelle mondiale. Les entreprises n'ont pas besoin de se lancer à Londres avant de se lancer à l'échelle internationale.
De nouvelles méthodes de travail
L'année écoulée a été difficile, mais elle a aussi été l'occasion d'expérimenter. De nombreuses entreprises ont adopté un mode de fonctionnement entièrement nouveau. Le travail à distance permet aux collaborateurs de travailler où ils le souhaitent et aux agences de recruter dans un vivier de talents beaucoup plus large, plutôt que de se limiter aux employés vivant dans la périphérie de Londres.
Ce modèle distribué permet aux agences de s'appuyer sur un éventail d'opinions diverses afin d'offrir aux clients une plus grande variété de points de vue et une perspective plus qualitative. Une fois la pandémie terminée, voulons-nous vraiment revenir à un modèle centralisé ? Il n'est plus viable de se concentrer sur un seul lieu géographique et de mettre tous nos œufs dans le même panier métropolitain.
À l'avenir, il est possible qu'une autre ville européenne, comme Paris ou Berlin, remplace Londres comme principal centre de communication des entreprises, mais cela ne ferait que déboucher sur une perspective certes différente, mais toujours aussi aveugle. Nous devons nous éloigner de cette vision limitée des relations publiques.
Les professionnels de la communication doivent maximiser la diversité de leurs perspectives et offrir une vision plus large du monde. Nous pouvons y parvenir en réduisant le nombre de silos et les obstacles qui empêchent les entreprises d'écouter et de communiquer avec leur public – sans autant de filtres.
(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).