C'est peut-être un détail pour vous...
Stop Pub » - C'est peut-être un détail pour vous,
Mais pour l’avenir de l’écosystème de l’imprimé, cela veut dire beaucoup
L’article 9 (sur 69) du Projet de loi portant « lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets » intègre nommément le « Oui Pub, comme « une expérimentation complétant le durcissement du Stop Pub », renforcé il y a à peine un par la loi AGEC. C’est peut-être un détail, mais cette alternative – participant au bashing du papier – est non seulement inutile mais constitue un risque létale l’écosystème de l’imprimé en France.
Il est inutile de refaire le procès de l’imprimé publicitaire poursuit la stigmatisation de l’usage de l’imprimé dans son ensemble. Elle entretient deux contre-vérités dont usent et abusent sans preuve les acteurs du digital: le papier entretiendrait la déforestation, le papier serait un gaspillage de ressources.
Soutenez-nous à rappeler que la forêt européenne continue à croitre chaque année, que le papier, résidu d’un bois, est une ressource naturelle recyclable 5 à 8 fois,
Il est inutile de décrédibiliser l’imprimé publicitaire qui pèse près de 33% du CA de l’imprimerie de labeur affaiblira - voire étouffera - un écosystème qui pèse 60 000 emplois en France. L’imprimé publicitaire ne peut pas être considéré indépendamment de la filière industrielle qui les produit. Il représente 40 à 50% de l’activité des producteurs/recycleurs de papier et des imprimeurs, maillons essentiels d’une économie circulaire compétitive.
Soutenez-nous à rappeler que son recyclage (plus de 75%) constitue la base du papier journal : accélérer sa disparition se répercuterait sur vos coûts d’édition et de la distribution de presse, vous fragilisant davantage,
Il est inutile de déstabiliser le marché des annonceurs. La disparition de l’imprimé publicitaire ne ferait qu’accélérer le report d’une publicité non intrusive avec le stop pub vers des supports digitaux dont l’intrusion prédictive est manifeste, dont l’ impact carbone est plus important, comme l’ont montré l’ACV Papier vs Digital de Quantis et un récent Guide de l’ADEME[1]
Soutenez-nous à rappeler avec l’ADEME que « le secteur digital pèse déjà 4% des émissions de gaz à effet de serre et doublera d’ici 2025 », et qu’une nécessaire sobriété numérique doit être engagée,
Personne à part les tenants d’un digital intrusif n’a pas d’intérêt à stigmatiser un média de communication cohérent avec les objectifs du projet de Loi, alors même que c’est le principe de toute publicité qui est visée. Près de 2 français sur 3 interrogés par l’ADEME estiment que les imprimés publicitaires contribuent à améliorer leurs choix de consommation et mieux maîtriser leur budget, mais aussi le choix de recevoir, de lire, et de se déplacer à son commerce,
Soutenez-nous à rappeler que la 1ère raison mise en avant de non-apposition du Stop-Pub synonyme de liberté individuelle pour les Français interrogés par l’ADEME est l’intérêt porté aux imprimés publicitaires (60%), suivi par l’appréciation d’en recevoir (41%),
Pour tous les éditeurs, d’information générales ou publicitaires, l'enjeu aujourd'hui est au-delà de l’économie et de l’environnement d’abord sociétal : entre la pollution cachée du numérique et l'économie circulaire du papier, entre la sobriété numérique et la protection de la vie privée, les algorithmes prédictifs et le choix de lire ou pas sur papier.
Soutenez-nous à réaffirmer que la complémentarité des usages papier/numérique est une priorité pour laquelle tous éditeurs et les parlementaires doivent se mobiliser, c'est la meilleure réponse aux attentes des Français sur le climat.
A l’initiative de Culture Papier, cet appel ainsi que le livre blanc associé sont soutenus par les acteurs du l’écosystème du papier graphique.
[1] Guide pratique de la face cachée du numérique, ADEME 2020