5 conseils pour renforcer la présence des femmes sur la scène médiatique

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Sans surprise et en dépit des prises de conscience croissantes et des propositions de mesures incitatives, les statistiques confirment ce que nous savons déjà : les femmes sont trop peu et mal représentées en France. Ce constat se confirme pour les profils d’expertes et le clivage est exacerbé par la crise. D’après le dernier rapport commandité par le gouvernement et publié en septembre dernier, les hommes occupent 83,4 % des prises de parole en couverture et signent 74,4 % des tribunes dans la presse d’information.

Le premier frein vient généralement des femmes elles-mêmes. Le monde qui leur est donné à voir ne leur laisse qu’une part congrue et ne leur permet pas de se projeter facilement. Alors elles ne se jaugent pas pertinentes, n’osent pas, ne sont pas identifiées. Alors elles ne contribuent pas à changer le monde qu’on leur présente…

Pour rompre ce cercle vicieux, il est critique de sensibiliser avantage : les femmes, les protes paroles, les media, les communicants. Voici quelques conseils qui vous aideront à vous lancer :

1. Ayez confiance en vous : vous êtes suffisamment qualifiée : Les femmes estiment souvent que leur intervention n’éclairera pas davantage le débat, qu’il y a toujours un meilleur interlocuteur plus pertinent pour s’exprimer sur un sujet qu’elles maitrisent pourtant parfaitement.

Ne mystifiez pas les attentes du journaliste : votre intervention va lui permettre d’expliciter un sujet d’actualité ou technique pour les lecteurs ou auditeurs. On ne vous demande pas d’être plus savante que ce que vous n’êtes déjà. Si l’opportunité vous est présentée c’est que vous êtes qualifiée.

2. Préparez-vous : Iriez-vous à un entretien d’embauche ou commercial sans vous préparer en amont ? L’exercice est sensiblement le même ici : il est important de s’informer sur le media (ligne éditoriale, couleur politique), le journaliste (ton des interviews, sujets traités précédemment), les invités (dans le cadre d’un plateau TV/radio, savoir qui participera au débat, leurs opinions, les détracteurs potentiels), l’audience (qui lit ou écoute), voire de demander à avoir en amont la liste des questions potentielles qui seront posées. Être accompagner par une agence, ou votre service de communication interne peut vous y aider.

3. Maitriser vos messages : La plupart du temps, vous n’allez pas en entretien uniquement pour répondre à des questions mais également pour partager un message. Identifiez celui que vous souhaitez communiquer (limitez-vous à 3 messages au grand maximum), interrogez-vous sur l’argumentaire de ce message, (quelles preuves concrètes pouvez-vous apporter ?). Votre discours est-il fluide ? Pour être entendu, il faut être convaincu et percutant.

4. Soigner votre intervention : soigner son apparence et sa posture, travailler sa voix et le ton employé. Que ce soit pour un homme ou pour une femme, l’apparence est importante et peut traduire nos valeurs, notre image. Mais le jugement est plus corrosif envers les femmes : elles sont malheureusement regardées avant que d’être écoutées. Anticipez-le pour moins le subir. Privilégiez des interventions courtes, claires et précises pour garder l’intérêt de l’audience captif.

5. Pratiquer pour exceller : tous les porte-parole s’améliorent en s'exerçant et en recueillant des feedbacks honnêtes. Multipliez les interviews, affiner vos messages et entourez-vous de gens de confiance.

Les journalistes sont souvent en quête de l’expert qui apportera à la fois une analyse concise et qui saura donner (des pistes) de solutions. La problématique de la place des femmes dans les médias est une réalité mais elle est aussi directement liée au fait que les femmes, pour de multiples raisons, manquent de confiance en elles et ne s’exposent pas comme elles le devraient. Or l’expertise et la compétence sont des qualités recherchées qui ne sont pas l’apanage des hommes.

Les choses sont en train d’évoluer progressivement puisque selon son dernier rapport annuel sur la représentation des femmes à la télévision et la radio, le Conseil supérieur de l’audiovisuel relève que les femmes sont de plus en plus nombreuses à être appelées à s’exprimer avec une hausse de 11 % depuis 2016.

On notera que leur présence est stable à 41 % des femmes sur les antennes mais que leur temps de parole tombe à 35 % en interview : en plateau, on leur laisse moins de temps pour s’exprimer contrairement à leurs homologues masculins. Elles sont en effet moins promptes à aller prendre cette parole, voire à la couper même lorsqu’elles jugent cela nécessaire.

Très chères expertes, rassurez-vous, très rares sont les porte-parole qui se lancent sans accompagnement. Mais mobilisez-vous car votre discrétion entérine une vision erronée du monde et de votre métier.

(Les tribunes publiées sont sous la responsabilité de leurs auteurs et n'engagent pas CB News).

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