L’Unesco dévoile l'envers du décor du trafic d'art
Le commerce des biens culturels représente plus de 60 milliards de dollars en 2018. Près de 10 milliards de dollars supplémentaires seraient échangés de manière illicite. Ce trafic, alimenté par le pillage de zones archéologiques, à l’échelle souvent industrielle, est un vol caractérisé de la mémoire des peuples. C’est aussi l’une des plus importantes sources de financement d’organisations criminelles et terroristes. C’est une réalité que nous avons tendance à sous-estimer : le vol, le pillage et le trafic illicite d’art constituent de véritables crimes. En plus d’enrichir directement des organisations criminelles et de fragiliser les sociétés des pays touchés, ils dépossèdent les peuples de leur histoire et de leur culture. C'est une perte d’identité irréparable... L’Unesco a développé depuis 50 ans la cadre juridique de référence pour lutter contre ce fléau, et mène le combat quotidien auprès des États membres et des partenaires. Pour le 50ème anniversaire de cette Convention, adoptée en 1970, l’organisation a décidé de prendre la parole via une campagne presse internationale signée DDB Paris. L’objectif est de "sensibiliser le milieu de l’art et tout particulièrement les acheteurs sur les conséquences désastreuses de ce trafic et décoiler le vrai prix de l'art" précise l'agence, "à l’heure où nous nous questionnons de plus en plus sur l’impact de notre consommation, qu’elle soit alimentaire ou vestimentaire, il est temps d’éveiller les consciences et d’appeler tout à chacun à la plus extrême vigilance". Les cinq annonces, photographiées par Idah Lindhag, Matthew Williams et Ambroise Tezenas, empruntent les codes chers à l’univers de l’art et du design. Chaque visuel présente un objet in situ, intégré de façon anodine à la décoration intérieure d’un acheteur. Une accroche vient révéler de façon crue l’envers du décor : financement du terrorisme, fouilles illégales, vols dans un musée détruit par la guerre, liquidation de la mémoire d’un peuple… Chaque annonce raconte l’histoire vraie d’une antiquité volée dans une région du monde (Moyen-Orient, Afrique, Europe, Asie et Amérique Latine). La campagne sera visible en presse et social media à partir du 20 octobre.