Snapchat : enquête sur le réconfort en période de crise
Alors qu'en quelques semaines le coronavirus est devenu le sujet de préoccupation phare de la planète, Snapchat a voulu comprendre dans quel état d’esprit étaient ses utilisateurs français et de quelle manière ils parvenaient à trouver du réconfort en étant confinés. Enfin, comment ces derniers maintenaient le lien avec l’extérieur, ou recherchaient des informations. Une étude conçue avec le psychologue et psychanalyste Michael Stora, spécialiste des mondes numériques, qui intervient quelques jours après que la plateforme ait déployé de nouveaux moyens pour combattre cette épidémie et deux mois après qu'elle ait inauguré une nouvelle fonctionnalité pour aider ses utilisateurs à combattre l'anxiété.
Si au cours des dernières semaines, la plateforme reconnaissable à son logo en forme de fantôme a constaté une augmentation de l'engagement (à travers le monde) pour ses contenus, celui-ci provient sans aucun doute, en grande partie de l’augmentation de la communication entre amis proches. Eh oui, sinon comment combattre l'ennui, le silence et l'isolement étant contraint de respecter le confinement imposé par le gouvernement pour endiguer le Covid-19 qui se propage dans tout l'Hexagone ? En effet, parmi toutes les activités qui permettent aux « snapchatters » de trouver du réconfort, celle de « rester en contact avec sa famille et amis » est au top des pratiques (62% de personnes y ayant recours).
Arrivent ensuite les pratiques vidéo-ludiques, telles que les jeux vidéo (recommandés par l’OMS avec la nouvelle initiative, #PlayApartTogether), sur console ou sur mobile (61%), le visionage de la télévision et de films (55%), loin devant la pratique du sport ou de la méditation (32%) et la recherche d'informations (24%). Aussi, comme l'explique le psychologue et psychanalyste Michael Stora : « Le confinement vient révéler chez chacun de nous notre capacité à être seul ou seul ensemble. Je suis en famille, en couple, seul, chacun va devoir composer avec des liens confinés et donc obligés. Les liens numériques sont justement là pour pallier à ces sentiments de confinement. Cette situation est aussi une occasion de se retrouver. Génération connectée, le lien virtuel est aussi naturel que le lien réel. L’important c’est de pouvoir partager des émotions. D’ailleurs, en deuxième place arrive les jeux vidéo et nous savons que c’est aussi un espace récréatif que l’on partage. Pour les Gamers, rien de plus naturel que le confinement ».
L’image et la vidéo pour combler distance et Isolement
Aussi, pour garder le lien avec leurs proches les snapchatters français privilégient les appels téléphoniques ou vidéo (73%), poursuit l'enquête. Enfin, il y a la consultation des réseaux sociaux (64%), l'envoi de sms ou encore la connexion aux tchats (63%). Ainsi, la plateforme domine sur toutes les formes de communication à l'heure du confinement en France. Des résultats qui révèlent l’importance de l’aspect visuel dans nos modes de communication. Des occupations qui comblent la distance, empêchent l’angoisse ou la peur de l'isolement de se manifester. « Le contact visuel semble prendre de l’ampleur et vient surement révéler que prendre l’autre par la vue, est un mécanisme pour lutter contre l’absence du corps de l’autre. Pallier à la séparation passe par un contact moins froid que l’écrit. La voix et le regard vont combler l’absence du toucher », poursuit Michael Stora.
Se retrouver soi-même, la clé du bien être ?
Sont aussi favorisées en cette période particulière, les activités permettant le développement personnel. Parmi elles, un besoin de prendre soin de soi (57%), de faire du sport (55%), ou encore de prendre des cours en ligne (34%). Ce qui s'explique par un besoin de « se retrouver soi-même, d’essayer de développer un mental et un physique forts, caractérise cette génération » indique le spécialiste. « Le repli sur soi dans le corps maison, montre à quel point le self care était déjà présent pour la génération des millenials qui faisait de cette tendance un acte volontaire de retraite nécessaire. Avec le confinement, le well being devient une forme d’injonction que l’on se fait à soi-même, dont l’exercice physique à grand renfort d’application fait que nous devenons les coachs de nous-mêmes ».
Un trop plein d'altruisme ?
Autre tendance observée ? Une manifestation d'altruisme, les snapchatters français se montrant plutôt préoccupés par les autres, efficaces à partager des bonnes pratiques (approuvées par les experts à leurs cercles mais aussi en utilisant les trois Lenses en relation avec le Covid-19 à l'échelle mondiale avec les conseils de l'Organisation Mondiale de la Santé sur les différentes façons de se protéger). Enfin, les internautes restent étroitement en contact avec leurs amis, trouvent facilement des stories contenant des informations pertinentes et précises sur les façons de se protéger. C'est sans oublier la possibilité pour eux, de faire des dons et de soutenir les causes qui leur sont chères. Ces Lens pour rappel, ont touché près de 130 millions de snapchatters à travers le monde. Une population qui s’inquiète aussi, tant pour la santé de ses amis et leur famille (81%) que pour la leur (44%). Seulement 30% se déclarent inquiet de l’impact de la situation sur les études et 22% sur l’état de leurs finances. Restent les problématiques concernant l'avenir de la planète, 72% d’entre eux en France, énonçant qu'un environnement moins pollué est l’un des impacts les plus positifs de cette situation et 41% considérant que passer plus de temps avec leurs proches est l’un des principaux aspects positifs de la situation. « Les bénéfices secondaires du confinement apparaissent comme la projection d’un idéal. Moins de pollution, être entouré de sa famille et des changements d’habitude de vie. Une nouvelle philosophie, qui nous révèle bien ce paradoxe entre des enjeux planétaires écologiques et un bien être centré sur soi et sa famille », complète Michael Stora. Ils se déclarent d’ailleurs prêts à aider les autres; 51% d'entre eux ayant déjà aidé ou prévoyant de se mobiliser en faveur de personnes vulnérable (53% de femmes vs 49% d'hommes). Bonne nouvelle également, ils semblent assez informés de ce qu'il faut faire : 22% des snapchatters français savent à qui s’adresser pour proposer leur aide. Un chiffre qui atteint 27% parmi les 35 ans et plus.
Le bien-être passe aussi par une bonne information
Dernier enseignement de l'étude : le bien-être passe aussi par une bonne information, hors fake news bien sûr. Si 63% des utilisateurs de l'application savent comment se protéger, sinon les autres de ce virus ( 68 % chez les plus de 35 ans), les 13-17 ans se tiennent très alerte sur la progression du virus. Cela au travers de la TV (83%), grâce à Snapchat (35%) ainsi que via des sites d’informations en ligne (35%). En effet, 35% de ces 13-17 ans, utilisent Snapchat comme source d’information pour rester en sécurité (avec Discover notamment qui diffuse des reportages ou des émissions spécialisées, plateforme notamment consultée par 68 millions de snapchatters dans le monde). Enfin 72% des snapchatters français estiment avoir suffisamment d’informations pour éviter d’être exposés au virus. « La télévision est revenue au premier plan car elle fédère à nouveau toute la famille, mais aussi elle représente une valeur nationale et identitaire forte. L’information retrouve son statut d’une autorité verticale. Snapchat en seconde position nous montre tout de même que je vais pouvoir m’approprier l’info au doigt et à l’œil », note Michael Stora.
En conclusion, en cette période troublée, dans laquelle nos habitudes sont perturbées, pouvoir compter et échanger avec ses amis les plus proches est non seulement un élément clé du bien être des adolescents et jeunes adultes mais une quasi nécessité. « À l’adolescence et chez les jeunes, le désir d’établir une relation intime à l’autre que soi, à l’abri du regard des autres et des adultes est fondamental. La construction identitaire, qui se fait au moment de l’adolescence, ne peut pas et ne doit pas s’arrêter en raison du confinement. C’est pour cela qu’une plateforme comme Snapchat, qui favorise les relations intimes et à l’abri des regards, donne aux millennials la possibilité d’oser dire, d’être soi, essentiels en cette période d’isolement. En outre la plateforme permet de manier le second degré qui est une soupape nécessaire pour relâcher la pression et faire face aux injonctions de la société et des parents qui leurs imposent d’être toujours plus performants. Cette période de la vie qu’est la jeunesse, faite souvent de doutes, nécessite des espaces de conversations rassurants ou l’on retrouve ses véritables amitiés, sans faux semblants », conclut Michael Stora. Et vous à quels réseaux sociaux êtes vous accrocs pour rester connectés au monde ?
Méthodologie : sondage réalisé auprès de 1315 snapchatters français sur la période du 27 au 29 mars 2020.