L’Observatoire des podcasts (ARCOM) dresse le portrait-type et les attentes des auteurs

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Dans la continuité de sa première étude portant sur la cartographie du secteur et de ses dynamiques, l’Observatoire des podcasts, co-piloté par l'Arcom et le ministère de la Culture, publie une nouvelle étude consacrée cette fois aux auteurs et autrices de podcasts. Au menu : leurs profils, parcours, formations et rémunérations.

Selon les données publiées par l’ARCOM, le podcasteur est majoritairement un homme (54%), à 49 ans en moyenne et réside en Ile-de-France (56%). A 59%, ils n’ont pas suivi de formation sonore et pratique ce format dans le cadre d’un travail de journaliste ou réalisateur (31%). De même, 60% des personnes interrogées disent pratiquer le podcast dans la continuité de leur carrière, qu’elle soit journalistique ou pas. Seuls 9% d’entre eux, par ailleurs, ont eu accès à une formation initiale au podcast ou pratique ce format par passion (18%). Sans véritable surprise, 27% des podcasteurs ont pour profession principale le journalisme et l’écriture (20% ont une carte de presse ou en ont eu une par le passé), l’écriture de scénario/réalisation (16%) ou sont issus de la communication et du marketing (10%) ou encore de l’informatique et de l’enseignement, 9% chacun.

Les revenus en questions

Sur la période 2021-2022, 67% du panel indiquent avoir écrit ou produit un à trois podcasts unitaires et 37% une série composée de plusieurs épisodes. Pour 57% des  podcasteurs, leurs revenus dédiés représentent moins de 10% de leur part de revenus totaux tandis que 17% indiquent que cela représente plus de 70% de leurs revenus globaux. Pour 9% entre 50 et 70%, pour 8% entre 30% et 50% et pour 9% entre 10% et 30%. Dans ce contexte, 48 % des répondants estiment que leur profession principale est le podcast, malgré les faibles revenus générés. « Ce titre semble donc plus ancré dans une réalité symbolique qu’économique », pointe l’ARCOM dans son étude.

Côté production, les podcasteurs avouent sans peine, à 52%, ignorer le montant total du podcast dont ils sont l’auteur (19% le savent), parce qu’à 46% ils ne l’ont jamais demandé ou parce qu’ils ne peuvent pas y avoir accès (25%). 51% des personnes interrogés mettent pour leur part en avant la signature d’un contrat avec un producteur, majoritairement un éditeurs radio (59%), un producteur indépendant (21%) ou encore une plateforme de streaming (5%) ou une marque (5%). Quoiqu’il en soit, 44% du panel n’ont perçu aucun revenu pour l’année 2022 au titre de leur activité, quand 47% affirment ignorer les cadres qui entourent leur activité. La rémunération s’opère principalement via des droits d’auteur (38%) devant le salaire (21%), la prime à l’écriture (15%) ou encore la pige, à 8%.

Les poids des éditeurs radios

Sans surprise, là encore, si le poids des éditeurs radios représente 33% dans les rémunérations (Radio France représentant 28% de ces 33%, NDLR), ils devancent les studios de production (21%), les organismes de gestion collective/sociétés d’auteurs (18%), les marques (8%) ainsi que les publicité et les plateformes de streaming, à 1% chacun.

Parmi les acteurs avec lesquels les podcasteurs se sentent « particulièrement dépendants » figurent en tête, à hauteur de 21%, les plateformes de diffusion de type plateforme propriétaire (éditeurs comme Binge Audio ou Radio France…), devant les « autres » acteurs intervenants dans la réalisation du format (comédiens, monteurs, etc.), à 18%, et les structures proposant des festivals et événements (15%). Plus loin, les auteurs (10%), les organismes de gestion collective (9%) et les éditeurs audio-radios (7%), voire les hébergeurs et les auteurs (pour la réalisation), à 6% chacun.

Dans ce cadre, quel seraient alors les attentes de podcasteurs, alors que les actions mises en place par les organismes de gestion collective les satisfont à 38% et ne les satisfont pas… à 37% ? D’abord, l’accompagnement dans les négociations appelé de leur vœux par la moitié des répondants (50%), devant le partage de contrats-types (31%) et la mise en réseau (14%). Pour les podcasteurs, quoi qu’il en soit, lorsque l’on leur demande quelles problématiques ou sujets d’importance ils souhaitent évoquer, l’amélioration « juste » de la rémunération est largement plébiscitée en premier choix (55%), devant la mise en place d’un cadre juridique (26%), des subventions et des formations de l’Etat (9%) ou encore la gestion de la concurrence et des « monopoles » (8%).

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Méthodologie : étude en ligne forte de 64 questions menée du 29 septembre 2023 au 29 mars 2024 aurpès de 174 auteurs de podcasts au sens large (écriture, réalisation), sans restriction sur des critères socio-démographiques. Les questions portaient sur leur activité, soit en général, soit sur les années 2021 et 2022. Les professionnels ont été divisés en trois groupes selon le type de diffusion des podcasts auxquels ils ont participé : podcast natif (47%), podcast replay (22%) ou les deux (31%). Le traitement des données a été réalisé par les services de la DGMIC et de l’ARCOM entre avril et mai 2024.

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