Vivendi détaille le projet de scission de ses activités
Canal+ serait côté à la bourse de Londres, Havas au Pays-Bas et la nouvellement nommée “Louis Hachette Group” (Lagardère/Prisma Media) à la bourse de Paris, selon une l’étude de faisabilité du projet de scission du groupe Vivendi. Présenté au conseil de surveillance par le directoire le 22 juillet , ce rapport “a démontré la faisabilité de ce projet dans des conditions satisfaisantes et identifié les places boursières les plus appropriées” pour les trois filiales de Vivendi. Le centre de décision et les équipes opérationnelles restent basés en France. “Canal+ et Havas, bien que cotées hors de France, resteraient résidentes fiscales françaises au sens de l’impôt sur les sociétés français”, précise également le communiqué.
Dans le détail, Canal+ doit “refléter la dimension internationale de l’entreprise” en étant coté au London Stock Exchange. Le réseau de distribution de films et de séries s’est récemment rapproché de l’entreprise sud-africaine MultiChoice avec une offre de rachat. Si cette dernière est acceptée, l’entité pourrait faire “l’objet d’une seconde cotation à la Bourse de Johannesburg”. Havas serait coté sous la forme d’une société par actions de droit néerlandais sur le marché d’Euronext Amsterdam. “Une fondation de droit néerlandais garantirait la préservation de l’indépendance et de l’identité du groupe, et des droits de vote multiples, d’abord doubles après deux ans de détention, puis quadruples deux ans plus tard, seraient proposés aux actionnaires investis sur le long terme.” La société, nouvellement dénommée Louis Hachette Group serait cotée sur Euronext Growth à Paris, “en cohérence avec le maintien de la cotation de sa filiale Lagardère SA sur le marché réglementé d’Euronext Paris”.
Une décision prise fin octobre
Ce projet reste hypothétique puisque “les procédures d’information et de consultation des instances représentatives du personnel compétentes” doivent dorénavant être consultées. La décision pourrait être prise à la fin du mois d’octobre 2024 pour une soumission du projet à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires. Cette dernière pourrait se tenir en décembre 2024. “Cette opération n’aura ainsi lieu que si elle recueille l’approbation, lors de cette assemblée, des deux tiers des voix des actionnaires”.
Selon les bases de ce projet détaillé dans le communiqué, Vivendi post-scission pourrait avoir une dette nette de l'ordre de 1,5 à 2 milliards d'euros. Le groupe Bolloré détiendrait également environ 30,6 % du capital et des droits de vote dans Canal+ et dans Louis Hachette Group. Il détiendrait dans Havas NV environ 30,6 % du capital et pourrait détenir, du fait des droits de vote double, plus de 40 % des droits de vote.