La présidente de Radio France soutient la directrice de France Inter

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(© Thierry Wojciak/CBNews)

La présidente de Radio France Sibyle Veil a exprimé sur son compte X son soutien à Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, visée par une motion de défiance voté la veille par la majorité de la rédaction.

Je "salue le travail mené par @AdeleVanReeth depuis 2 saisons avec ses équipes", écrit Sibyle Veil sur le réseau social. "Elle a toute ma confiance." Jeudi, 80% des 95 journalistes de la rédaction de France Inter ont voté une motion de défiance envers leur directrice après que la station a annoncé mercredi le remplacement de Yaël Goosz par Patrick Cohen dans l'"édito politique" de 07h44. "Pour mériter la fidélité de nos auditeurs chaque année, nos grilles évoluent. Ce renouvellement demande travail, courage et audace : qualités dont Adèle fait preuve", justifie aussi Sibyle Veil. Les journalistes signataires de la motion de défiance avaient appris "dans la presse", "avec consternation et colère", le retrait de cette chronique à Yaël Goosz, qui reste chef du service politique de la radio, ont-ils détaillé dans la motion de défiance envoyée à leur directrice jeudi. Ils y dénonçaient "bien d'autres décisions incompréhensibles prises par la directrice de France Inter ces derniers mois" et l'impossibilité de "continuer à lui faire confiance pour diriger cette radio". Patrick Cohen, qui a présenté la matinale de France Inter de 2010 à 2017, abordera l'exercice de l'édito sous un angle "d'analyse et de fact-checking", a expliqué la radio à l'AFP mercredi. Selon France Inter, Yaël Goosz doit se voir proposer un autre créneau pour intervenir sur la grille, qui reste à déterminer. Le licenciement de Guillaume Meurice pour "faute grave", après avoir répété à l'antenne ses propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et l'arrêt de l'émission à succès "Le grand dimanche soir", dans laquelle il intervenait, font partie des désaccords entre rédaction et direction. En dépit des turbulences, France Inter conserve son statut de première radio du pays, de loin, avec 6,85 millions d'auditeurs chaque jour d'avril à juin, selon les chiffres de Médiamétrie publiés mercredi.

Charline Vanhoenacker veut "résister de l'intérieur"

"J'ai décidé de résister de l'intérieur" : après une année marquée par les polémiques, Charline Vanhoenacker restera à l'antenne de France Inter à la rentrée, déterminée à faire perdurer la satire politique, a-t-elle expliqué dans un entretien au Monde vendredi. "Au moment où les services publics sont menacés (...) j'ai envie de rester sur la barricade (...) pour défendre le service public et la liberté d'expression", justifie l'animatrice. Si son émission hebdomadaire "Le grand dimanche soir" n'est pas reconduite, Charline Vanhoenacker sera de retour dans la matinale où elle tiendra un billet quotidien, a annoncé France Inter cette semaine. L'humoriste prendra le micro du lundi au jeudi, après l'interview de 9h20 de Léa Salamé, soit "vers 9h35, 9h40". "J'estime que le bouffon que je suis doit rester dans le royaume" pour continuer à "résister contre l'extrême droite, contre une forme d'autoritarisme", martèle l'animatrice belge. "Quand bien même mon temps d'antenne se réduit, je le garderai", insiste-t-elle. Si elle confie avoir "quelques inquiétudes sur la liberté d'expression à l'antenne", elle juge néanmoins que son "retour dans la matinale est plutôt une bonne nouvelle" et assure que la direction "lui a laissé carte blanche". "La satire politique est un poumon démocratique, un thermomètre. Ça ne sert à rien de le casser, d'autant que ça se voit beaucoup", prévient-elle. Cette année, Charline Vanhoenacker et son équipe ont été au coeur de l'actualité médiatique. Son principal acolyte, Guillaume Meurice, a été licencié en juin pour "faute grave", après avoir répété des propos polémiques sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu tenus une première fois fin octobre à l'antenne. "Guillaume a traversé un cyclone terrible, j'ai été emportée avec. J'ai vécu une année sous pression que je ne souhaite à personne", raconte l'humoriste. "Cette blague ne méritait pas une telle sanction", estime l'animatrice, déplorant une "polémique d'une violence et d'une durée rare". Si elle assure ne pas en vouloir à son chroniqueur, elle juge toutefois qu'il aurait pu faire un geste envers les auditeurs "froissés" par sa plaisanterie. "Le 28 avril, il a refait sa blague à l'antenne. Je ne lui en veux pas, mais j'ai senti ce soir-là, que ça nous remettait en danger", se souvient-elle. Une vague de démissions de chroniqueurs en signe de solidarité, une grève et des remous en interne avaient suivi ce licenciement, signant l'arrêt de l'émission dominicale. "Peut-être que s'ils étaient restés, on aurait pu continuer", avance Mme Vanhoenacker.

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