Plainte de RSF, après une campagne de discrédit attribuée à une société de Vivendi

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Reporters sans frontières (RSF) a porté plainte contre X pour "usurpation d'identité" et "pratiques commerciales trompeuses" mardi, après avoir subi une campagne de désinformation que l'organisation prête à une société dans le giron du milliardaire Vincent Bolloré. Son objectif, "établir l'ampleur de la manipulation qui a été identifiée par notre équipe (et) la chaîne de responsabilité", a commenté auprès de l'AFP Thibaut Bruttin, directeur général de cette ONG de défense de la presse, à l'issue du dépôt de plainte. Début juillet, RSF avait publié une enquête journalistique assurant que Progressif Media, une agence de communication détenue à 8,5% par Vivendi (le groupe de Vincent Bolloré), avait orchestré ces derniers mois une campagne de désinformation à son encontre.

Pour l'organisation, il s'agirait de représailles après un recours déposé devant le Conseil d'Etat au sujet de CNews, RSF estimant que la chaîne, elle aussi contrôlée par Vivendi (via le groupe Canal+), était devenue un "média d'opinion" et demandant aux autorités le renfort des contrôles de pluralisme et d'indépendance dans l'audiovisuel. La plainte pour usurpation d'identité concerne "la création du faux site RSF et de plusieurs autres, ainsi que l'achat de noms de domaine très proches de celui de l'association", a précisé un communiqué envoyé par l'ONG mardi. RSF avance aussi que Progressif Media aurait parallèlement "administr(é) plusieurs comptes X (anciennement Twitter) se présentant de façon mensongère comme des collectifs citoyens : Fan de CNews (ou) Les Corsaires", des "campagnes massives de publicité dissimulée au bénéfice" de la chaîne de M. Bolloré, motivant la plainte pour pratiques commerciales trompeuses.

des citoyens trompés

Pour le directeur général de RSF, "il y a des citoyens qui sont trompés : ils ont le sentiment qu'il y a un mouvement spontané de soutien à une chaîne de télévision (CNews, NDLR) et, en fait, tout ça est téléguidé". La plainte "repose sur des éléments factuels forts, techniques et étayés, ainsi que sur des qualifications juridiques précises", ont assuré les avocats de RSF, maîtres Clémence Witt et Simon Clemenceau, à l'AFP.

Porter plainte contre X permet de ne pas restreindre le périmètre de l'enquête judiciaire, ont-ils expliqué. Selon le porte-parole de Vivendi début juillet, c'est "le groupe Canal+" qui "s'est adressé à Progressif Media", qui a alors "réalisé plusieurs missions" pour lui, mais "Vivendi n'a pas connaissance des éventuelles pratiques illégales attribuées à Progressif Media par RSF".

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