Marianne dévoile une nouvelle formule “culottée”
Marianne l’avait annoncé le mois dernier : l’hebdomadaire se transforme pour “reconquérir le lectorat papier”, confirme à CB News la directrice de la rédaction, Natacha Polony. Le premier numéro sort en kiosque le 21 mars. Il compte une pagination réduite de 88 à 52 pages, ainsi qu’un prix en baisse de 4,40 à 3,50 euros. “Notre idée est de faire un concentré sur ce qui change la vie d’un citoyen ou grippe la démocratie, sur ce qui concerne le bien commun”, soutient Natacha Polony. Au programme, une quantité plus importante d’enquête et la fin des rubriques classiques qui sont remplacées par des Marianne "révèle”, “décrypte”, “propose”, “raconte” et “débat”. Le premier numéro contient par exemple un débat sur les déserts médicaux. Le journal veut aussi utiliser les élections européennes (6 au 9 juin) comme “rampe de lancement” de son renouveau.
La rédaction s'offre également une maquette “plus moderne et esthétique” signée du directeur artistique Bertrand Lacanal. La Une s’éloigne du modèle du “news magazine” pour prendre modèle sur la presse quotidienne. Sous le titre, une nouvelle devise signature : “La vérité n’a pas de maître”.
Conquérir un nouveau lectorat
La direction fait le pari du kiosque comme l’affirme Frederick Cassegrain, directeur de la publication : “nous croyons au papier et à sa valeur”. Pour l’instant, Marianne compte 55 000 abonnés papiers et met en avant entre 20 000 et 25 000 exemplaires vendus. “Il faut accrocher le lecteur au-delà des trois premiers numéros, l’objectif est de multiplier les ventes par deux”, explique Frederick Cassegrain. L’équipe vise en particulier les actifs de 30 à 40 ans. Côté annonceur, la publicité représente entre 5 et 7% du chiffre d'affaires de Marianne, selon son directeur de la publication. Ce dernier espère passer à 10-15%. “L’annonceur sait qu’en venant chez nous, il va trouver un lecteur militant”, insiste Frederick Cassegrain. Le média a déjà eu un investissement de 950 000 euros pour développer son offre numérique. En complément, l’économie réalisée par la baisse de la pagination ne permet pas de financer le lancement de la nouvelle formule.
Le projet est en construction depuis un an, le temps de le peaufiner et de convaincre l’actionnaire. Le groupe Czech Media Invest, cofondé par le milliardaire Daniel Kretinsky détient l’hebdomadaire depuis 2018 via CMI. “Nous lui avons présenté plusieurs projets, ce n’était pas gagné au départ, ce projet est le plus culotté”, indique Natacha Polony qui ajoute “c’est un changement énorme puisque nous sortons de l’univers news mag.”