Le marché mondial de la TV payante en perte de vitesse dès 2024
Les jours de la télévision payante sont-ils comptés ? la question est brutale, mais selon une étude réalisée par Ampere Analysis, le taux de pénétration mondiale de la TV payante (le nombre d’abonnement vs le nombre de foyer, NDLR) devrait enregistrer en 2024 sa première baisse alors qu’au 4ème trimestre 2023, le taux affichait 60,3%. À l’horizon 2028, même, la TV payante pourrait perdre 4 points, selon les estimations du cabinet britannique. Dans les faits, ce déclin annoncé serait largement porté par l’Amérique du Nord, passant de 84% en 2009 à… 45% en 2023. Une chute justifiée par la combinaison d’un coût élevé de l’abonnement et la concurrence du marché de la SVOD devenu « mature », selon les initiateurs de l’enquête. Mais l’Amérique latine n’est elle non plus pas en reste avec un marché brésilien en baisse d’environ 10 point pour un pic de pénétration de 42% en 2016. De même, pointe Ampere Analysis, toutes les autres régions du monde devraient connaitre une baisse de la pénétration de la TV payante d’ici 2025. Si cependant l’Asie-Pacifique et l’Europe ont largement contribué à la progression, cette dernière était tirée par les services IPTV à faible coût, notamment en Chine, qui ont le plus souvent été regroupés dans des forfaits haut débit pour un coût faible ou symbolique, souligne encore le cabinet. Seuls quelques marchés devraient ainsi poursuivre leurs hausses : le Portugal, la Serbie et la Hongrie.
Vers un objectif d’agrégation de streaming
« Malgré le déclin prévu de la portée des produits de télévision payante », Selon Rory Gooderick, analyste principal chez Ampere Analysis, « les platesformes par câble et par satellite resteront puissantes dans le monde de la télévision et d'importants partenaires de distribution pour les produits de streaming (…) ». Prenant ainsi exemple du récent accord de distribution entre Disney et Charter aux États-Unis, qui a vu certains services de streaming du premier regroupés dans les forfaits TV du second, permet à l’analyste de mettre en avant que la structure même de ce type de forfait « déjà de plus en plus courant » en Europe et dans certaines parties d’Asie, « offre un cadre permettant aux sociétés de télévision par câble traditionnelles de faire évoluer leur activité vers un jeu d’agrégation de streaming tout en stabilisant leurs nombre d’abonnés ».
