Europe 1 apprend la patience pour sa nouvelle grille en « rupture »

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(© Thierry Wojciak/CBNews)

Direct. « Nous avons le temps. Et la patience ». Le président d’Europe 1 Arnaud Lagardère a fait preuve d’optimisme lors de la présentation mardi de la nouvelle grille de rentrée de la station. Après les périodes 2017-2018 et 2018-2019, menées respectivement par Frédéric Schlesinger et Laurent Guimier, qui n’ont pas loin s’en faut porter leurs fruits, Europe 1 ambitionne de repartir une fois encore du bon pied. Avec cet énième changement assumé, M. Lagardère engage ainsi une « grille de rupture », forte depuis des mois de l’analyse des audiences quart d’heure par quart d’heure ou encore de la mise en place de sondages menés auprès des auditeurs (ceux qui sont toujours là, ceux qui sont partis, ceux qui veulent revenir ou qui ne le veulent plus, etc.). Avec tout ça, la direction a pu dresser « des lignes communes », explique le dirigeant. Place donc à « plus d’info, plus de direct, plus de divertissement, plus de récits et beaucoup de musique », assure-t-il. Cependant, lucide, « nous sommes dans une course de fonds, nous sommes des marathoniens », plaide-t-il.

Construire sur ce « qui marchait »…

Car Europe 1 est encore loin. Loin des canons qui l’ont vu dominer son sujet et conforter son standing. Avec 5% d’audience cumulée et sous la barre des 4% en part d’audience lors de la dernière livraison de la 126 000 Radio de Médiamétrie pour la période avril-juin, la station affiche des scores historiquement bas. Toutefois, Constance Benqué qui dirige désormais l'ensemble du pôle News du groupe Lagardère (Europe 1, le JDD, Paris-Match, RFM, Virgin Radio et la marque Elle à l'international), l’affirme : « nous n’avons pas voulu tout casser dans la grille comme cela a pu être le cas l’an passé », assène-t-elle, mais « construire sur ce qui marchait ». Mettant en exergue sa volonté de « construire sur une nouvelle génération de talents ». Parce qu’Europe 1 nouvelle manière c’est la « singularité, l’audace, la prescription », ces valeurs qui ont animé la construction de cette grille, tout en travaillant à la « cohésion du positionnement » de chaque émission, détaille-t-elle. Pour ce faire, pas de directeur des antennes/programmes, mais une équipe rapprochée composée avant l’été de, notamment, la direction des études, de la régie, de la rédaction, du secrétariat général et de… Ramzi Khiroun, l’homme de « confiance » d’Arnaud Lagardère, souligne lui-même le président d’Europe 1. Ce dernier indiquant en marge de la présentation qu'il n'allait « pas s'attacher aux premières audiences », qui seront publiées mi-novembre par Médiamétrie, et misait sur une remontée pour la fin de la saison, juin 2020. De quoi, au passage, rappeler son attachement à Europe 1 dont il restera le patron « tant que les audiences n'auront pas retrouvé un niveau satisfaisant », rejetant l’idée d’une vente possible. « Personne n'est parfait, j'assume mes erreurs s'il y en a eu »", concède-t-il.

Côté programmes ? Europe 1 laissera donc plus de place à l’info avec des journaux plus longs, à la culture et aux médias avec une nouvelle tranche (9h-11h) incarnée par Philippe Vandel, et à la musique le soir, en reconduisant l'émission d'Emilie Mazoyer (20h-22h). Anne Roumanoff revient avec une demi-heure de moins, « à sa demande », plaisante-t-elle, entre 11h et midi alors que Raphaëlle Duchemin se voit confier la tranche 12h-14h (« La France bouge »), précédant Christophe Hondelatte (14h-15h). Matthieu Noël reprend quant à lui la tranche 16h-18h où il retrouve en face de lui « Les Grosses Têtes » de RTL, tandis que Nathalie Levy, en provenance de BFMTV, s’octroie la tranche 18h-20h. Olivier Delacroix ouvre pour sa part « La libre antenne » entre 22h30 et 1h du matin du lundi au jeudi. La matinale (6h-9h) a quant à elle été confiée au journaliste maison Matthieu Belliard, aux manettes du 17h-20hla saison dernière, avec Sonia Mabrouk de 8h à 8h30 pour notamment mener l'interview politique. Sans oublier la star des audiences de la station, l'humoriste Nicolas Canteloup.

Une équation économique importante, mais « tenable »

Mais Europe 1, c’est également le numérique. La station va poursuivre sa stratégie digitale mise en place l'année dernière, avec une priorité à l'audio, le développement des podcasts natifs et du studio Europe 1 (structure qui produit des podcasts natifs), précise Constance Benqué. Pour la dirigeante, la prochaine vague d'audience importante sera celle publiée en avril. Sans donner de chiffres, Arnaud Lagardère a assuré « mettre les moyens » pour relancer la radio, qui perd de l'argent mais pas autant selon lui que les 20 à 30 millions d'euros par an évoqués dans la presse. « La situation économique n’est pas simple puisque les audiences ne sont pas là », reconnait-elle. Mais pour elle, la baisse du chiffre d’affaires publicitaires d’Europe 1 est « moins mauvaise que la baisse de l’audience ».  « L'équation économique est importante », certes, « mais tenable pour le moment », rassure Arnaud Lagardère. Puis, interrogé sur la vente éventuelle des radios musicales RFM et Virgin, il a répondu que « si on nous fait une offre qu'on ne peut pas refuser, on la regardera ». La station devrait bénéficier d'une campagne de communication signée Romance prévue pour octobre prochain.

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