États généraux de l’information : des contributions d'une centaine de citoyens
Inscrire l'éducation aux médias dans les programmes scolaires, instaurer un indicateur de fiabilité de l'information, doter chaque média d'un outil de "fact-checking": une centaine de citoyens ont rendu publiques leurs propositions dimanche pour alimenter les travaux des États généraux de l’information (EGI). Ces citoyens ont été tirés au sort parmi 4 000 personnes ayant participé à une consultation en ligne organisée avec le Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans le cadre des EGI lancés en octobre. Leurs recommandations ont été publiées dans un rapport par le Cese, qui retransmettait également dimanche la synthèse de leurs deux week-ends de délibérations à Paris.
"On va (...) dépouiller tout cela et l'intégrer aux travaux", a déclaré Christophe Deloire, délégué général des EGI, qui a rappelé que ces états généraux devraient se conclure "fin juin". L'objectif est d'aboutir à des propositions de modifications législatives, ainsi qu'à des recommandations aux acteurs du secteur des médias.
Une série de propositions
Répartis en plusieurs groupes, ils ont examiné des problématiques telles que "Comment la technologie change-t-elle notre rapport à l'information ?", "Comment restaurer la confiance envers les médias ?", ou encore "Comment lutter contre les manipulations de l'information ?" Parmi les propositions, figure celle d'"inscrire l'éducation aux médias dans les programmes scolaires et (de) rendre cet enseignement effectif", réfléchir à une éducation tout au long de la vie, mettre en place un "label ou (une) certification de la qualité journalistique d'un média", sur le modèle du "nutriscore", mais également de mettre en place un "portail citoyen collaboratif d'accès aux sources vérifiées". A l'heure du numérique, et pour lutter contre les "filtres informationnels, dits bulles de filtre, créés par les algorithmes", les citoyens ont proposé que soient instaurés des "pops-ups" ou "bandeaux" de sensibilisation sur les moteurs de recherche.
Afin de combattre la désinformation, un groupe a validé de "donner les moyens à chaque média de disposer d'un outil de vérification des faits 'fact-checking'", ou encore de "généraliser les espaces de fact-checking participatifs sur les plateformes et les réseaux sociaux". "Mettre en place une loi interdisant la possession d'un média par des propriétaires dont l'activité n'est pas liée aux médias"; "renforcer les mesures de protection des journalistes, de leurs sources (dont les lanceurs d'alerte)", "instaurer une redevance tous médias" sont d'autres recommandations. Les citoyens veulent encore créer "un fonds pour l'audiovisuel public" financé par exemple par "une contribution progressive en fonction des revenus".