Delphine Ernotte : 1€ investi dans l’audiovisuel public, 3€ de PIB créés pour la France
Alors qu’une partie de la journée de mercredi France Télévisions organisait des rencontres dédiées à l’avenir des télévisions publiques en Europe, la présidente du groupe audiovisuel public Delphine Ernotte, par ailleurs président de l'Union Européenne de Radio-Télévisions (UER) depuis début 2021, faisait part sur France Inter de son inquiétude quant à la perception de celles-ci. « Il y a un vent mauvais en Europe » contre ces groupes, avance-t-elle. Mais elle n’entend pas céder à la vindicte et souligne que ces audiovisuels publics « sont aussi des moyens de lutter contre la dispersion de l’information. Ils sont une solution pour la démocratie ». Mme Ernotte souhaite également poursuivre, avec eux, la création de séries « de prestige partout en Europe ». « Nous allons continuer dans cette logique, notamment en créant des fictions à l’attention des jeunes adultes », a-t-elle indiqué. Mais la seule création n’est pas suffisante, la présidente de France Télévisions ambitionne également une « mise en commun de la technologie » au niveau européen. « Il faut des moyens, des investissements et des outils », a-t-elle assené.
700 000 abonnés pour Salto
Par ailleurs interrogée sur la redevance, Mme Ernotte demande à ce que le service public audiovisuel soit financé de « manière indépendante ». Toutefois, « ce n’est pas mon rôle de dire comment nous serons financés ». D’ailleurs, pour elle, « il faut changer notre regard sur le financement de l’audiovisuel public. Je rappelle que dans l’industrie de la création, notre balance commerciale est excédentaire : 1 euro investi dans l’audiovisuel public, c’est 3 euros de PIB créés pour la France. Ce n’est pas un centre de coût, mais d’investissement ». En outre, concernant la plateforme de SVOD Salto lancée par France Télévisions, TF1 et M6, Delphine Ernotte a donné les premiers chiffres du nombre d’abonnés, au risque de donner quelques sueurs froides à ses associés : Salto compte « autour de 700 000 abonnés. C’est une plateforme jeune, elle progresse. Elle a un avenir ».
Enfin, la présidente de France Télévisions, ex-dirigeante d'Orange France, a démenti tout intérêt pour la succession annoncée de Stéphane Richard à la tête de l’opérateur. « Je suis entré dans cette entreprise à 23 ans et j’y ai passé 25 ans. Je ne pourrais jamais me désintéresser du sort d'Orange... Maintenant, j'en suis partie et (...) je n'ai jamais regretté ce choix. (...) Je suis bien dans mon rôle de présidente de France Télévisions et j'ai bien l'intention de continuer à l'exercer jusqu'au bout ».