85% des Français admettent les limites du système de développement
Selon les résultats de l’enquête quantitative menée par l'ObSoCo dans son étude "Covid-19 : Le Jour d’après (1)" , ce n’est pas moins de 82 % de la population de 18 à 75 ans qui se trouvent ainsi confinés. Seuls 30 % des actifs - soit 18 % des Français de 18 à 75 ans - continuent de se déplacer pour l’exercice de leur activité professionnelle. Un confinement plutôt bien accepté : 55 % des personnes interrogées considèrent les mesures de confinement adoptées par le Gouvernement comme «appropriées » et 41 % les estiment même «insuffisantes ». Seuls 4 % les jugent « excessives ».
Inquiétude pour les autres
Il y a d’abord ces 11 % de Français qui déclarent avoir été touchés par le coronavirus (ou tout du moins ont le sentiment de l’avoir été), ce qui représenterait près de 4 millions de personnes ! Si l’on y ajoute les individus qui disent connaître des personnes qui ont été ou sont atteintes par la maladie, c’est un Français sur trois qui, directement ou indirectement, réellement ou de manière plus ou moins fantasmée, est confronté au coronavirus et pour lequel l’épidémie devient plus concrète, une réalité palpable.
62 % des répondants se déclarent inquiets pour eux-mêmes. Mais, plus que pour eux-mêmes, c’est pour leur entourage que les Français s’inquiètent. 86 % des personnes interrogées déclarent s’inquiéter pour leurs proches, en particulier les personnes âgées ou dont ils savent la santé fragile. Le sentiment d’inquiétude est d’autant plus fort qu’en dépit de la fréquence de l’information communiquée sur la létalité de la maladie (surévaluée car ne se rapportant qu’aux cas déclarés), les Français interrogés sont très nombreux à surestimer le taux de mortalité, qu’ils évaluent en moyenne à près de 8 %.
Confiance entamée
L’intensité du sentiment d’inquiétude dépend aussi de la confiance que l’on accorde aux dirigeants pour définir et mener à bien les actions qui s’imposent. Or, rappelons que notre époque est marquée par une défiance massive à l’égard du politique. Dans ces conditions, l’exécutif pourrait considérer comme rassurant que 45 % des Français ayant participé à l’enquête évaluent positivement la gestion de l’épidémie par les autorités françaises. Mais seulement 5 % la considèrent comme «très bonne» et, surtout, 49 % l’estiment « mauvaise ».
L'horreur économique
43 % des actifs ayant participé à l’enquête sont confinés à domicile sans activité professionnelle. Pour la plupart d’entre eux se pose maintenant la question des conséquences de la perte de revenus, qu’elle soit totale (les artisans, les commerçants, les restaurateurs, les étudiants salariés...) ou partielle (les salariés mis en chômage technique). La pandémie de coronavirus ébranle les bases de la modernité avancée. C’est bien notre modèle de développement qui est mis en cause. Ainsi, 85 % des Français interrogés se disent d’accord avec l’idée que « le coronavirus met en évidence les limites de notre système de développement ».
Germes de changements
C’est peu de dire que le confinement bouleverse les habitudes et conduit à des changements dans les modes de vie. Et cela pourrait durer. D’ores et déjà, 56 % des Français interrogés se disent convaincus qu’une fois la pandémie terminée, certaines de leurs habitudes vont changer.
Chaque semaine, L’ObSoCo fera le point sur l’évolution des comportements, des opinions et représentations. Parallèlement à un suivi quantitatif régulier, L’ObSoCo a également mis en place une communauté en ligne exceptionnelle de 50 citoyens-consommateurs. Un dispositif pour comprendre si et comment cet événement sans précédent accélère les mutations déjà à l’œuvre dans notre société et nos modèles de consommation.
(1) Méthodologie : cette enquête a été réalisée en ligne par L’ObSoCo sur le panel Respondi du 18 au 25 mars 2020. L’étude a été conduite sur la base d’un échantillon de 4 000 personnes représentatif de la population de France métropolitaine âgée de 18 à 75 ans. Afin de garantir la représentativité de l’échantillon, des quotas ont été établis sur la population globale interrogée suivant les critères suivants : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région de résidence, taille de l’unité urbaine de résidence et niveau du diplôme le plus élevé.