Publicité ciblée : Londres juge Google "irresponsable"
Le régulateur britannique de la protection des données (ICO) a qualifié jeudi d'"irresponsable" un changement de politique de Google sur la façon dont les internautes sont tracés à des fins publicitaires, notamment en recroisant des informations sur les logiciels ou le matériel informatique utilisés pour reconnaître un utilisateur. L'utilisation d'une "empreinte numérique" n'est "pas un moyen honnête de tracer les utilisateurs en ligne, car elle est susceptible de réduire le choix et le contrôle des personnes sur la manière dont leurs informations sont collectées", estime l'ICO sur son site internet.
Contrairement aux "cookies", ces marqueurs qui permettent aux entreprises de retracer le parcours d'un internaute sur la toile, l'utilisation d'une "empreinte numérique" repose sur la collecte d'informations sur le logiciel ou l'appareil d'un internaute qui, une fois combinées, peuvent permettre de l'identifier.
Difficile de modifier cette empreinte
L'ICO estime qu'en vertu d'un changement dans ses conditions d'utilisation publié mercredi par Google, l'empreinte numérique "pourrait remplacer les fonctions des cookies" à partir du 16 février 2025, date d'entrée en vigueur du changement, dans les usages des entreprises à fins de publicité ciblée. "Nous pensons que ce changement est irresponsable", alors que Google avait déclaré par le passé que l'empreinte numérique "ne répondait pas aux attentes des utilisateurs en matière de confidentialité", ces derniers ne pouvant "pas facilement y consentir comme ils le feraient pour les cookies", ajoute le régulateur. En outre, il n'est pas facile de modifier cette empreinte, au contraire de cookies qu'il est possible de supprimer, selon lui.
"Nous poursuivons notre dialogue avec Google sur ce revirement", ajoute l'ICO, mais en attendant "les entreprises n'ont pas carte blanche pour utiliser (cette technologie) à leur guise", prévient-il. Celle-ci devra "être déployée de manière légale et transparente - et si ce n'est pas le cas, l'ICO agira". Des données "telles que les adresses IP sont déjà couramment utilisés par d'autres acteurs du secteur aujourd'hui", a fait valoir à l'AFP un porte-parole de Google, disant "poursuivre les discussions" avec l'ICO sur cette question. En outre, le géant américain "continue à donner aux utilisateurs le choix de recevoir ou non des publicités personnalisées et nous travaillerons dans l'ensemble du secteur pour encourager une utilisation responsable des données", a-t-il assuré.