Le Kirghizstan bloque TikTok pour "protéger les enfants"
L'application TikTok ne fonctionne plus depuis jeudi 18 avril au Kirghizstan, à la demande des services de sécurité de ce pays d'Asie centrale, qui l'ont justifiée par la nécessité de "protéger la santé des enfants". A chaque tentative de se connecter à TikTok, le message "Chargement impossible, veuillez réessayer" s'affiche sur l'écran d'accueil noir de l'application, ont constaté des journalistes de l'AFP dans ce pays voisin de la Chine, qui compte quelque sept millions d'habitants. Mardi 16 avril, le ministère kirghiz du Numérique avait indiqué avoir "fait part aux opérateurs de télécommunications de la nécessité de limiter l'accès à TikTok, sur la base d'une décision des services de sécurité", connus sous l'acronyme GKNB et dirigés par le puissant Kamtchybek Tachiev, selon un communiqué. Selon le ministère, le réseau social, propriété du groupe chinois ByteDance, "ne respectait pas" un article de loi sur "les mesures visant à prévenir les atteintes à la santé des enfants et à leur développement physique, intellectuel, mental, spirituel et moral".
L'ONG Reporters Sans Frontières (RSF) s'était dite "inquiète de cette décision qui restreint le droit à l'information sous prétexte de protéger les mineurs". L'organisation avait appelé le "gouvernement à lever ce blocage discrétionnaire et définir un cadre légal clair pour réguler les plateformes". Le blocage de TikTok intervient alors que les autorités du Kirghizstan ont été accusées ces derniers mois par des ONG de vouloir renforcer leur contrôle sur la société civile. En août dernier, le ministère kirghiz de la Culture avait déjà fait planer la menace d'interdire TikTok, assurant avoir reçu "de nombreuses demandes d'ONG inquiètes de (ses) effets néfastes sur les enfants".
TikTok, qui compte plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, est déjà confronté en Occident à des limitations croissantes. Sur fond d'accusations de transferts de données d'utilisateurs en Chine, de nombreux pays, comme les Etats-Unis, le Canada, la France et l'Union européenne dans son ensemble ont exprimé des craintes pour leur sécurité nationale.