VSYT : drôle d’entreprise...
Le nouvel épisode de Vu sur YouTube (VSYT) s'intéresse aux rites professionnels.
C'est assez drôle ces vidéos qui miment les comportements de chacun d'entre nous au bureau. C'est d'ailleurs, beaucoup plus souvent, les jeunes qui caricaturent les tics et les tocs des plus âgés. Vous avez sans doute vu ces vidéos, de vraies saynètes joués, souvent par la même personne qui interprètent des rôles. En se grimant. On retrouve à peu près toute la mosaïque des caractères humains. Ce sont "Les caractères" de Jean de La Bruyère que l'on retrouve au 21e siècle. Des comédies sociales pourtant moins féroces que celles publiées trois siècles plus tôt. C'est Florence Corbasson, cultural insights lead services de Google France, qui nous dit pourquoi la thématique drôle d'entreprise est intéressante à observer. "Dans une société qui multiplie les bulles sociales et nous cantonne parfois à côtoyer des personnes du même âge et milieu, le lieu de travail et tout particulièrement le bureau avec ses codes millénaires bien ancrés devient le théâtre privilégié des clashs générationnels" explique-t-elle, "l’année 2020 avec l’avènement du télétravail a signé l’entrée des sujets professionnels dans la sphère privée et donc dans les vidéos des créateurs et des créatrices". Pour preuve, la tendance haussière des recherches liées à l’emploi sur Youtube. "Souvent critiquée pour son approche parfois trop flexible et familière du travail, la génération Z, n’hésite pas à faire en retour la gentille caricature de celui-ci au travers de vidéos virales". Démontrant par là aussi leur conscience aigüe de ce qu'englobe leur emploi comme lieu de toutes formes de sociabilité, de débats, d'épanouissements et de clashs parfois aussi. "C'est un miroir critique qui permet à la Gen Z, non seulement de questionner certains rites dépassés de la vie de bureau, mais surtout finalement d’en valoriser des aspects essentiels comme le lien social, l’humour et la diversité" continue Florence Corbasson. Loin du phénomène de la "grande démission", c'est néanmoins un zoom sur le monde du travail. 8,9 milliards de dollars de PIB mondial ont été perdus en raison du désengagement des salariés. Gallup estime en effet que cette baisse représente 9 % du PIB mondial.
Petite obsession sur l'horaire
"Un type de shorts que j’aime tout particulièrement est celui qui filme les arrivées au bureau successives des employés. Sur fond de bonne humeur, il célèbre les différentes façons de travailler. Une tendance facilement reprise par les employeurs eux-mêmes qui en profitent pour promouvoir un cadre de travail bienveillant et adaptable" poursuit Florence Corbasson. Peu encore présentes sur ce format vie de bureau en vidéo, les entreprises pourraient s'en inspirer et renouveler ainsi l'exercice narratif, souvent poussiéreux, de leur marque employeur...Florence Corbasson y voit aussi un moyen "d’offrir de la reconnaissance à ses employés".
"On doit également à la GenZ le concept de "Work Bestie" popularisé au travers de nombreux shorts qui mettent au premier plan ces relations ô combien importantes dans un quotidien studieux" note encore la Googleuse.