Qui sont les supercentenaires ?
La France compte trente fois plus de centenaires qu’il y a 50 ans.
La France compte de plus en plus de centenaires : ils sont environ 31 000 en 2024, soit trente fois plus qu’il y a 50 ans, selon l’Ined qui leur consacre une publication. C’est dire que vous avez beaucoup plus de chance de devenir centenaire que de remporter le gros lot du loto. L’augmentation du nombre de centenaires est spectaculaire en France : autour d’une centaine en 1900, environ 200 en 1950, plus de 1000 en 1970 et plus de 8 000 en 2000.
Le nombre de personnes âgées de 105 ans ou plus était lui estimé à près de 2000 au 1er janvier 2023. Mais là, votre chance chute si vous êtes un homme. Cette classe d’âge compte 10 fois plus de femmes que d’hommes.
Quant aux supercentenaires, ces personnes atteignant l’âge de 110 ans, elles sont encore peu nombreuses mais leur nombre s’est fortement accru dans les dernières décennies (voir graphique ci-dessous). Le RNIPP (répertoire national d’identification des personnes physiques) ne rapporte aucun décès au-dessus de cet âge avant 1987. Il faut attendre 20 ans de plus pour que ce nombre dépasse la dizaine. En 2022, ce sont 39 personnes qui sont décédées à 110 ans ou plus. Parmi elles, une écrasante majorité de femmes (38). Donc, si vous un êtes un homme, vous avez encore plus de chance de gagner le jackpot du loto que d’être supercentenaire.
On apprend aussi dans la publication de l’Ined que les supercentenaires sont sur-représentés en Guadeloupe et en Martinique. Sur les 373 décès de supercentenaires enregistrés en France (hors Mayotte) entre 1978 et 2022 et figurant dans le RNIPP, 32 se sont produits dans les départements d’Outre-mer, parmi lesquels 29 en Guadeloupe et en Martinique. S’agit-il d’un effet lié à l’environnement (climat, histoire coloniale, mode de vie…) ? Mais alors, pourquoi ne retrouve-t-on pas le même avantage dans une île comme La Réunion ? Une autre explication est avancée par l’Ined : « la spécificité du peuplement de ces îles, essentiellement constitué de descendants d’esclaves ayant souffert la traite négrière, incluant la très meurtrière traversée de l’Atlantique, à laquelle les esclaves réunionnais ont échappé. Ces conditions extrêmes ont pu conduire à une sélection des plus robustes et, ce faisant, peut-être celle de gènes de la longévité. De fait, les remontées généalogiques déjà effectuées pour la moitié des supercentenaires, soit une quinzaine, montrent qu’ils descendent tous d’esclaves.»
La publication de l’Ined est consultable ici.