"J’ai découvert ce qu’est l’amnésie écologique ", Corinne Mrejen (Les Echos Le Parisien)

 Corinne Mrejen – DG Pôle Partenaires Groupe Les Echos Le Parisien et Chief Impact Officer.

Corinne Mrejen, DG Pôle Partenaires Groupe Les Echos Le Parisien et Chief Impact Officer.

(© LELP M)

La DG Pôle Partenaires Groupe Les Echos Le Parisien et Chief Impact Officer nous parle de sa semaine. 

Corinne Mrejen, directrice générale Pôle Partenaires du Groupe Les Echos Le Parisien et Chief Impact Officer nous a confié quelle avait été sa semaine "+". Entre soulagement, acceptation de la spontanéité et réjouissance d'un dynamisme retrouvé dans la pub. 

Cette semaine, quel a été votre "+" ?

Corinne Mrejen : je pense pouvoir dire que beaucoup d’entre nous ont éprouvé un certain soulagement dimanche. Une satisfaction à voir le taux de participation aux législatives, au plus haut depuis des années. Il y a encore beaucoup d’incertitudes. Mais l’essentiel est préservé. Les Français ont d’une certaine façon déjoué les pronostics, ils se sont fortement mobilisés en exprimant leur attachement aux valeurs de la République. Ils attendent maintenant une clarification, de l’apaisement et un retour au raisonnable. Ce que je retiens aussi, c’est que nous avons su défendre notre place de médias repères, socles de la démocratie. J’en veux pour preuve les ventes de la presse quotidienne d’actualité, en nette hausse. Pour les Echos, +20% de ventes en print depuis les Européennes. Pour Le Parisien-Aujourd’hui En France, depuis le 10 juin cela représente plus de 120 000 ventes supplémentaires.

Le vendredi en général : votre week-end est-il déjà planifié ? un peu ? beaucoup ? pas du tout ...

Corinne Mrejen : quand on me connaît, on sait que ma famille est ma priorité. J’essaye de dédier mon temps libre à mes trois enfants, mon époux et mes amis. Réunir tout le monde, lorsque les enfants ne vivent plus sous le même toit, demande un minimum d’organisation. Pour autant, j’aime laisser une place à la spontanéité, dans la sphère personnelle comme professionnelle. Les surprises favorisent la créativité. C’est ce qui donne toute la saveur aux week-ends.

Qu'est-ce qui a retenu votre attention cette semaine dans les médias ou dans la pub ?

Corinne Mrejen : les lignes commencent à bouger. C’est la note enthousiaste que je retiens des résultats de l’Observatoire de l’e-pub présentés hier par le SRI (ndlr : Corinne Mrejen est présidente du SRI) et l’UDECAM. Le marché français de la publicité digitale connait une croissance à +14% au premier semestre 2024. Nous pouvons nous féliciter de la dynamique retrouvée. Nous pouvons regretter l’hétérogénéité des résultats suivant les acteurs, avec des écarts qui se creusent, notamment entre les producteurs de contenus et les plateformes. Le trio "Google-Meta-Amazon" continue à croitre en part de marché à 71%. La part des acteurs européens, elle, est en baisse. La captation de valeur des acteurs globaux interroge sur la pérennité des modèles économiques des médias français.

Vous parlez de la nécessité de garantir les conditions pour que les médias français puissent continuer à financer leur développement ? Comment ...

Corinne Mrejen :  je suis convaincue que la clé réside dans l’action. Nous nous mettons en mouvement avec les interpros, avec l’ensemble des régies, avec les annonceurs et les agences médias pour réunir les conditions d’une croissance plus vertueuse, plus harmonieuse. Nous avons identifié six chantiers avec des plans d’actions tangibles. Le premier, affiner les métriques pour mieux appréhender les acteurs en présence et évaluer ce sur quoi nous pouvons influer. Le deuxième est de poursuivre le travail de pédagogie sur le rôle et l’utilité de la publicité. Le troisième consiste à inscrire définitivement les choix médias dans la politique de responsabilité des entreprises. Le média-planning est aussi l’expression d’un engagement citoyen et responsable. Le quatrième chantier est de  démontrer l’efficacité et la puissance de nos médias. Le cinquième concerne la plateformisation de l’achat pour simplifier et fluidifier les échanges. Et enfin le sixième porte sur la mesure de l’attention.

Et qu'avez-vous appris d'intéressant concernant des initiatives à impact ? Dans les médias, la rue, les magasins, chez des amis ...

Corinne Mrejen : j’ai découvert ce qu’est "l’amnésie écologique". Chaque génération redéfinit ce qui est "normal / acceptable" en fonction de ce qu’elle observe, en fonction de l’état de la biodiversité à sa naissance. Ce mécanisme inconscient induit la non-transmission de la mémoire d’une génération à l’autre. C’est pourquoi nous avons du mal à prendre la mesure des bouleversements écologiques et plus précisément de l’urgence climatique. La réponse : créer une mémoire collective écologique en diffusant les connaissances et en s’informant. C’est l’un des sujets traités par 2050now Le Média, le nouveau média lancé par le groupe Les Echos Le Parisien. Un média numérique qui accompagne les Français dans la transition environnementale, avec beaucoup de pédagogie et d’intelligence collective. A ses côtés, 2050now La Maison accompagne et accélère la transformation durable des entreprises. J’aimerais aussi saluer l’initiative de Suez et ses "Contrats de Performance Déchets Ménagers et Assimilés", récompensée il y a peu par un Grand Prix. La compagnie propose un nouveau modèle économique de gestion des déchets, non plus fondé sur le volume de déchets mais sur des objectifs précis de réduction. Je suis impressionnée par la portée transformative, tant économique, que comportementale dans les territoires de cette initiative.

Un pronostic pour les Jeux Olympiques ? Et pour la rentrée ?

Corinne Mrejen : je ne m’y aventurerai pas sans les conseils de Benoît Lallement (ndlr : responsable du service des sports du Parisien). Le seul pronostic que je me permettrai : Paris 2024 nous permet de retrouver de grands récits collectifs, de renouer avec du positif, de recréer du lien. C’est le terrain de jeu de notre régie Les Echos Le Parisien Médias. Nos médias vont réaliser une couverture exceptionnelle de l’événement, et notamment Le Parisien avec plus de 200 journalistes mobilisés. Ce sera un été studieux et sportif pour notre groupe. La rentrée le sera tout autant. Nous nous préparons à célébrer les 80 ans du Parisien, à raconter huit décennies de notre société et de son évolution. D’ici là, nous allons prendre quelques jours de congés. Des vacances bien méritées, que je vous souhaite rayonnantes et reposantes. Et pour la rentrée ? J’espère moins de clivage, moins de clash, plus de nuances et de dialogue. Cela veut peut-être dire un peu moins de réseaux sociaux et un peu plus de lecture cet été.

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