La campagne "facilement démontable" d'Ikea
Le coup de cœur de Martin Fauveder, concepteur-rédacteur chez Strike.
Cette semaine, la campagne qui a tapé dans l'œil de Martin Fauveder, concepteur-rédacteur chez Strike, est "Don’t worry you can afford it" de la marque Ikea, orchestrée par l'agence INGO (Hambourg).
Une campagne "osée pour un annonceur, maline pour une agence"
Pourquoi est-elle intéressante ? "Car cette campagne créée le débat", attaque d'emblée le CR, "d’un côté, elle est super audacieuse : visuellement, le saut créatif est intéressant, on vend des produits en les montrant cassés. C’est osé de la part d'un annonceur, et malin de la part d'une agence. Cette campagne montre qu'on peut faire une campagne prix, sans faire une campagne produit. Et c’est ce qui fait que l’on s’en souvient !", se réjouit-il. Il faut dire que le créatif est totalement dans la cible : "Et avec mon chat, je suis mal placé pour dire que je ne m’y reconnais pas".
Mais il relève toutefois un mauvais pan de la campagne "d’un autre côté, au vue du contexte écologique, montrer des objets cassés, et insister sur le fait que ce n'est pas grave, que ce n'est pas cher, et qu'on peut simplement les remplacer… c’est une philosophie qui n'est pas très en vogue avec les valeurs que l’on devrait transmettre aujourd’hui", remarque-t-il. Mais selon lui, le fond de la campagne "est une invitation à une surconsommation légère, sans se soucier de l'empreinte générée par nos achats. Et c’est le point qui me gêne malgré la bonne idée créative qui va avec ! Peut-être est-ce la raison pour laquelle cette campagne allemande n’est pas sortie en Europe mais dans les pays du Golfe comme l'indique la devise qui figure à côté du produit ?", se demande-t-il. Il terminera sur ces mots : "aujourd'hui, pour moi, c'est important de chercher à créer des campagnes très créatives, mais jamais au détriment de mes engagements. Pour résumer, on peut dire que cette campagne Ikea est à l’image de ses produits : très sympa mais facilement démontable".