« L’impact du secteur immobilier et de la construction sur l’environnement est colossal »
Trois questions à Lauranne Schied, entrepreuse à impact et fondatrice de LSRE.
Fondée en 2020, LSRE (Lauranne Schied Real Estate) est une société Bcorp qui produit des projets immobiliers durables, spécialisée dans la réhabilitation écologique dans une démarche zéro béton aux programmes à impact sociétal.
CB News : D’où vient votre engagement ?
Lauranne Schied : Après dix ans à travailler à de nombreux projets en France et en Europe, j’ai réalisé qu’il me manquait quelque chose d’essentiel : l’alignement entre mon métier et mes valeurs profondes. Pendant la crise du Covid, j’ai eu un déclic. L’impact du secteur immobilier et de la construction sur l’environnement est colossal. Il représente 40% des émissions de CO2 dans le monde, et le béton, omniprésent, contribue à 7% des émissions globales. Si c’était un pays, il serait le troisième plus grand pollueur du monde. J’ai décidé de changer ma manière d’exercer mon métier. J’ai créé LSRE.
CB News : Construire durable, c’est une réalité qui prend forme?
Lauranne Schied : Mon objectif est clair : placer l’écologie et l’humain à la base du projet immobilier. Chez LSRE, nous prônons une construction holistique, où l’humain, la société et l’écologie sont indissociables. Nous sommes spécialisés dans la réhabilitation durable et proposons des projets à fort impact social. Pour moi, l’essentiel est d’agir, prouver que c’est possible, et montrer l’exemple. Avec LSRE, je veux lancer un vrai débat national sur la façon de bien construire et devenir un acteur clé de l’immobilier à impact positif. Cela se concrétise notamment avec deux de nos réalisations : la Goutte de Lait, à Pantin, qui est un immeuble réhabilité dans le quartier des 4 Chemins, et un ensemble de logements et tiers-lieu à Montereau.
CB News: Quels sont les moyens engagés ?
Lauranne Schied : Le réemploi des matériaux, que ce soit in-situ ou ex-situ, devient une solution incontournable. Le réemploi in-situ permet de réutiliser les matériaux du site, réduisant les besoins en transport et les émissions associées, tandis que le réemploi ex-situ récupère des matériaux d’un site pour les réutiliser ailleurs, prolongeant leur cycle de vie et limitant l’extraction de nouvelles ressources. En appliquant les principes de la low-tech, les professionnels peuvent favoriser des solutions simples, durables et économes en ressources. Les projets doivent être sobres, pérennes et conviviaux, basés sur des matériaux locaux et biosourcés, telle la terre crue et le chanvre, et iso-coût, ce qui prouve que l’on peut allier efficacité économique et durabilité.