Muto ou la deuxième vie des déchets de l'événementiel

Muto

Avec GL events, Muto a contribué à éviter 1 600 tonnes de CO2 grâce au réemploi de matériaux.

La filière évènementielle génère plus de 100 000 tonnes de déchets par an en France selon l' Union Française des Métiers de l'Evénement (Unimev). Chaque objet a une seconde vie potentielle tant qu'il n'est pas encore considéré comme un déchet”, affirme Vincent Raimbault, fondateur de Muto. Une solution dédiée au réemploi solidaire des aménagements éphémères liés à l'activité événementielle.

En 2022, GL events, spécialisé dans l’organisation, la conception et la gestion d'espaces d’événements, a fait appel à Muto afin d’instaurer une économie circulaire et à réduire l'empreinte carbone de ses événements. “Avant de m'engager en RSE, on voyait le déchet comme quelque chose de tabou, de sale, dont on ne voulait même pas entendre parler. Avec Muto, on a une nouvelle prise de conscience : le déchet prend de la valeur et devient une matière capable de vivre une seconde vie dans nos événements”, explique Audrey Chavancy,  directrice RSE/ESG chez GL Events. “On est très contents de la collaboration. Leur approche pragmatique et mesurée, nous a convaincus”, ajoute-t-elle. En effet, Muto mesure le nombre de kilos ainsi que le nombre de matières qu’ils récupèrent après les événements afin d’avoir l’impact carbone en temps réel. “Le partenariat avec le groupe GL a beaucoup de valeur pour une société aussi jeune que la nôtre, car il prouve que nous pouvons réaliser des projets d'envergure, même pour des événements aux délais très courts”, estime le fondateur de Muto. 

Des tonnes de CO2 évitées

Leur participation  à une trentaine d'événements du groupe GL events, dont plusieurs sites des JO de Paris 2024, Muto a contribué à éviter 1 600 tonnes de CO2. Lors des Jeux Olympiques, les cales de bois (structures et tribunes) ont été récupérées au lieu d'être envoyées à la benne permettant la valorisation et le recyclage. “Tout peut être réutilisé. J’extrapole mais c'est la magie du réemploi. Ce n'est pas tant le volume d'événements qui compte, mais l'impact global”, ajoute Vincent Rimbaud. Pour Muto, les professionnels de l'événementiel considèrent qu'une moquette démontée est inutilisable, mais pour les associations bénéficiaires un simple nettoyage suffit. “Nous faisons donc de la pédagogie sur le terrain pour sensibiliser à la différence entre déchets et ressource réutilisable, et pour identifier ce qui peut avoir une seconde vie ou doit être recyclé”, explique-t-il. De plus, la directrice RSE s’engage à sensibiliser sur les sujets de réemplois et réutilisation : “Mon objectif est d'inciter mes organisateurs et prestataires à optimiser l’usage des matériaux pour maximiser le locatif. J’espère déployer cette approche à l’international d'ici trois ans.” 

Quatre étapes 

Selon les projets, quatre étapes sont suivies par Muto. Tout d’abord, l’inventaire des consommables. En amont de l’événement, ils anticipent les solutions de réemploi pour ces matériaux. S'en suit la collecte lors du démontage, effectuée par des équipes formées pour préserver les matériaux et maximiser leur potentiel de réemploi. La troisième étape est le don, facilité par une matériauthèque en ligne qui permet de tracer les besoins et de faire correspondre un gisement à un projet de réemploi. Avec environ 2 000 associations partenaires, les matériaux sont soit livrés, soit stockés. La quatrième étape consiste à réaliser des bilans d'impact grâce à un calculateur de carbone, développé par Muto. La marque mesure les gains en carbone, tout en fournissant aux clients des données chiffrées, des équivalences et des visuels pour les accompagner dans leur communication. Pour Muto, l’ambition est d’avoir une scénographie éco-conçue : “Il s'agit d'utiliser des éléments décoratifs standardisés, semblables à des pièces de Lego, que l'on peut assembler pour créer des designs toujours originaux tout en reposant sur des bases communes.

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