Du poison dans le thon

Mercure

Bloom et Foodwatch alertent sur les dangers pour la santé de la contamination au mercure dans les boîtes de thon. 

Les ONG Bloom et Foodwatch lancent  l’alerte sur les dangers pour la santé de la contamination généralisée au mercure relevée dans les boîtes de thon au niveau européen par une enquête de Bloom "Du poison dans le poisson. Chronique d’un scandale de santé publique". Le thon est le poisson le plus consommé en Europe aujourd'hui. En France chaque personne en ingérerait 5 kilos par an. D’après Julie Guterman, chercheuse et autrice principale de l’étude de Bloom, citée dans un communiqué  “on ne devrait pas parler de “seuils sanitaires” pour le mercure dans les produits de la mer, mais de "seuils de contamination". Cela fait plus de trente ans que la grande distribution profite largement de ces normes faussées pour vendre des quantités astronomiques de thon contaminé au mercure. Suite à nos révélations, les supermarchés ne peuvent plus s’abriter derrière une loi inique. En tant que maillon final de la chaîne de commercialisation des thons, les enseignes de supermarchés ont le devoir moral et éthique de s’assurer que les produits qu’elles commercialisent sont sains et sûrs pour la santé humaine.”

Le mercure est l’une des dix substances les plus préoccupantes au monde selon l’Organisation mondiale de la santé, comme l’amiante ou l’arsenic. Son dérivé présent dans l’alimentation, le méthylmercure, est classé comme cancérogène possible par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC). Or les tests réalisés en laboratoire par Bloom révèlent que sur 148 boîtes de thon achetées en France, Allemagne, Angleterre, Espagne et Italie, 100% des produits sont contaminés par du mercure et 57% dépassent la teneur de 0,3 mg / kilo de produit qui est celle appliquée aux autres poissons. Parmi les produits les plus critiques on retrouve les marques : Petit Navire  : 3,9 mg/kg de thon, Carrefour (Espagne) : 2,5 mg/kg, As do mar (Italie) : 1,5 mg/kg , Rio Mare (Allemagne) : 1,2 mg/kg  et Sainsbury’s (Angleterre) : 1,0 mg/kg. "Les teneurs maximales en mercure du thon aujourd’hui en vigueur en Europe ont été établies en fonction du taux de contamination des thons constaté et non en fonction du danger que représente le mercure pour la santé humaine, afin d’assurer la vente de 95% des thons" précisent les deux ONG. Ce métal est pourtant un puissant neurotoxique : de faibles doses consommées régulièrement suffisent pour "entraîner de graves troubles du développement neuronal chez les enfants et attaquer le fonctionnement cérébral des adultes".  Pour mettre un terme à "ce scandale qui expose massivement des centaines de millions de consommateurs et consommatrices de thon", Foodwatch et Bloom lancent aujourd’hui une mobilisation citoyenne visant à la fois les pouvoirs publics et les enseignes de la grande distributionLes deux associations demandent aux pouvoirs publics la mise en œuvre des mesures d’urgence suivantes. La Commission européenne doit prendre une mesure conservatrice pour le thon (frais et en conserve) en s’alignant sur la teneur maximale la plus stricte qu’elle a fixée pour d’autres espèces : 0,3 mg/kg. Les États membres peuvent et doivent activer immédiatement une clause de sauvegarde pour interdire la commercialisation des produits à base de thon dépassant 0,3 mg/kg de mercure sur leur territoire . Afin de préserver la santé des publics les plus sensibles, les gouvernements et les collectivités doivent "bannir des cantines scolaires, des crèches, des maisons de retraite, des maternités et des hôpitaux tous les produits contenant du thon

Par ailleurs, Bloom et foodwatch lancent une pétition internationale adressée à dix des plus importants distributeurs du marché européen : Carrefour, Intermarché et Leclerc en France, Carrefour, Mercadona et Lidl en Espagne, Conad, Coop et Esselunga en Italie, Edeka, Rewe et Aldi en Allemagne. "Les enseignes de supermarché doivent prendre leurs responsabilités et protéger immédiatement la santé des consommateur·ices" précise un communiqué. Et de préciser de "cesser toute publicité et promotion pour le thon", et d'informer "les consommateurs des risques sanitaires liés à la contamination des poissons au mercure via un étiquetage visible appliqué sur les produits à base de thon vendus dans leurs supermarchés et sur les sites de vente en ligne".

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