Le Groupe Les Echos à l’offensive
Une réorganisation, des projets, des ambitions.
Le plan de développement a pour horizon 2030, mais le groupe Les Echos est un peu plus pressé que cela et entend faire de 2025, déjà, le moment charnière d’une nouvelle phase. « Pour expliquer le monde, il faut comprendre l’économie », recadre ainsi Christophe Jakubyszyn, le nouveau directeur des rédactions lors de sa première conférence de presse mardi. « Nos lecteurs ont beaucoup changé. Nous ne savons pas où ils seront dans 3 ou 5 ans. Mais nous sommes prêts à aller là où ils iront ». C’est dans ce contexte que le dirigeant, qui a rejoint le groupe il y a seulement cinq mois, a fait part de la nouvelle organisation des rédactions. Celle-ci a fait l’objet de pas moins d’une « quarantaine de mobilités internes » plaçant le jeu des chaises musicales au centre de ces mouvements qui n’ont pas nécessité de recrutements externes.
Quatre pôles transversaux
Dans les faits, quatre pôles transversaux ont été mis en place. Le pôle « Plateforme », dirigé par Etienne Lefebvre, se veut le centre de la nouvelle organisation. Il « commande, sélectionne, hiérarchise et scénarise l’information produite », expliquent les initiateurs du projet, que ce soit pour le site ou l’application, tout en étant à la manœuvre via une équipe Breaking News créée et chargée de l’actualité très chaude. Pour sa part, le pôle « Audience et engagement », dirigé par Célia Pénavaire, travaillera en étroite collaboration avec la plateforme. Le nouveau pôle aura pour mission de suggérer les contenus produits par la rédaction à l’ensemble des points de contacts des Echos, via tous les canaux à sa disposition (newsletters, réseaux sociaux, pushs notifications web et app, etc…). De même, le pôle « Journal », dirigé par David Barroux, sera quant à lui responsable de la fabrication du journal disponible dans sa version numérique dès 21h30 et dans les kiosques chaque matin. Enfin, le pôle « Visuel », dirigé par Fabien Laborde, regroupe la vidéo, l’infographie et l’iconographie. « Cette équipe est garante de la cohérence de l’identité visuelle pour l’ensemble des supports de la marque », souligne-t-on encore en interne.
Des projets affichés
Avec cette ambition « readers first » qui voit « l’abonné au cœur de la stratégie » (102 000 abonnés dont près de 82 000 abonnés purs numériques), le groupe Les Echos ambitionne de mener parallèlement à bien une série de nouveautés éditoriales. Elles misent clairement sur l’idée de séduire et convaincre deux nouvelles cibles pour accroitre la puissance du lectorat des Echos : les femmes (vs 30% des lecteurs actuellement) et les jeunes managers « middle-management », explique Bérénice Lajouanie, directrice générale. Au menu, notamment, le lancement d'ici la fin de l'année de nouvelles newsletters (Les Echos de la Banque) mais aussi de verticales sectorielles avec, dès le début de 2025, une première salve dédiée à la gestion d’actifs. L’an prochain fêtera également les 10 ans des Echos Week-end. Ce dernier devrait bénéficier au 2ème trimestre 2025 d’une évolution de sa maquette, se voulant « davantage dans la prescription et plus présent sur le digital », avance Mme Lajouanie. Le quotidien (print + digital), devrait lui s’étoffer le vendredi avec des contenus un peu plus repartis entre « vie privée et vie personnelle, plus lifestyle » et, pourquoi pas, augmenter pour cela sa pagination ce jour-là. Quoi qu’il en soit, une réflexion est actuellement menée sur la mise en place d’un nouveau chemin de fer pour le titre ainsi que sur la mise en place d’une nouvelle maquette, sans plus de précision sur l’agenda envisagé. Par ailleurs, Les Echos Start, marque regroupant les contenus à destination du public jeune est désormais intégrée dans l’univers des Echos , avec la création de nouvelles rubriques sur l’évolution du rapport au travail et à l’argent, respectivement intitulées « travailler mieux » et « mon budget ».
Le « 18-20 » sur l’application
Du côté des nouveaux usages de consommation d’information, le groupe Les Echos muscle son offre vidéo avec l’arrivée de Pierre Schneidermann, ex responsable Vidéo en provenance de Konbini. Il s’associe aussi à Welcome to the Jungle pour la création d’une série vidéo intitulée « Merci l’IA » qui se chargera de mettre en avant la manière dont l’IA peut faciliter la vie des jeunes en entreprise. Autre enjeu : le lancement là aussi début 2025, sur l’application, du « 18-20 ». Cette nouveauté prendra la forme d’un rendez-vous quotidien de début de soirée avec 15 articles maximum « à lire absolument pour comprendre ce qui compte dans l’actualité économique du jour », insiste Christophe Jakubyszyn. Une lecture qui sera personnalisable en fonction des centres d’intérêt des lecteurs.
Une campagne signée Havas Paris
Enfin, pour resituer Les Echos sur son credo de « membre du club des journaux économiques qui comptent », pointe Pierre Louette, président du groupe Les Echos-Le Parisien, une campagne signée Havas Paris se décline dès ce 8 octobre. Accompagnée de sa signature « Les Echos, prenez un temps d’avance », la nouvelle communication capitalise sur les contenus qui ont positionné le titre en tant que précurseurs sur les thématiques cruciales d’aujourd’hui (intelligence artificielle, voiture électrique, percée de Netflix, transformation du rapport au travail…). La campagne est déployée en presse, affichage, display, radio et digital.