La galanterie est-elle un concept dépassé ?
Une enquête Ifop pour ELLE révèle la transformation des dynamiques de séduction
Intitulée « Séduction et galanterie à l’ère post #metoo », une étude Ifop, réalisée en août pour le magazine ELLE, révèle « une transformation graduelle des dynamiques de séduction, avec une tendance vers plus d’égalité dans les initiatives, mais aussi une persistance de certains schémas traditionnels ». Une évolution qui s’inscrit dans un « contexte plus large d’empowerment féminin, où les femmes revendiquent une plus grande autonomie dans leurs choix et leurs actions ».
En particulier, dans la séduction, le « premier pas » n’est plus l’apanage des hommes. Chez les femmes, il est perçu comme étant de moins en moins une pratique réservée à l’autre sexe. Si elles étaient 41% en 2021 à penser que les hommes faisaient plus souvent le premier pas que les femmes, c’est le cas pour seulement 28% d’entre elles aujourd’hui, contre presque le double pour les hommes (45%). Elles sont aussi deux fois plus nombreuses aujourd’hui (13%) par rapport à 2021 (6%) à penser que les femmes font plus souvent le premier pas que les hommes. Au total, un peu plus de la moitié des Français (54%) pensent que les hommes et les femmes font à peu près aussi souvent le premier pas en 2024. Ce taux monte à 59% chez les femmes et a gagné 6 points en trois ans.
Quant à la galanterie, ce sont 26% des Français qui pensent que c’est un concept dépassé, un taux qui varie peu entre les femmes (27%) et les hommes (23%) mais davantage selon les générations (31% des 35-49 ans vs. 20% des seniors de plus de 65 ans).
Si 74% des Français ne considèrent pas la galanterie comme dépassée en 2024 et 82% ne la considère pas comme « sexiste », l’étude compte tout de même 18% des répondants et 17% des répondantes qui estiment que la galanterie est une attitude sexiste. En particulier les profils très féministes (31%), les militant(e)s féministes (38%) et les 18-35 ans (25%). Cette critique peut être interprétée comme une prise de conscience du caractère potentiellement problématique du « sexisme bienveillant », souligne l’Ifop. En lisant ces lignes, certains hommes hésiteront peut-être désormais à proposer leur veste à une femme en cas de mauvais temps...
Méthodologie : l’enquête a été menée en ligne, du 2 au 5 août 2024, auprès d’un échantillon de 1004 personnes, représentatif de la population résidant en France métropolitaine âgée de 18 ans et plus. L’étude est consultable ici.