L’impact écologique des moyens de paiement est totalement méconnu

Pour les achats du quotidien, quels sont les critères les plus importants pour choisir le mode de paiement ? C’est la première question qu’a posée OpinionWay dans l’enquête « Les Français et l’impact écologique des moyens de paiement » menée pour Delupay. Les répondants pouvaient sélectionner jusqu’à 3 critères de choix parmi 8 proposés.

La première surprise est que seules 33% des personnes interrogées citent le critère des frais associés, ne le plaçant qu’en 4^ème position derrière la sécurité (70%), la facilité (55%) et la rapidité (46%). Frédéric Micheau, DGA d’OpinionWay, qui présentait cette étude ce matin, le reconnait : « Ce résultat a été une vraie surprise pour nous, alors que le pouvoir d’achat est la première préoccupation des Français. D’autant plus que les frais associés ne sont cités que par 34% des ‘’bas revenus’’ ». La suite des résultats à cette question apporte une seconde surprise : le critère de l’impact écologique est le dernier des 8 critères proposés avec 8% de citations, derrière l’hygiène (11%), le service client (17%) et la confidentialité (25%). Vous en connaissez beaucoup des secteurs où les critères prix et écologie entrent si peu en compte dans les choix des consommateurs ? Certes, le score de l’impact écologique double chez les plus jeunes mais ce sont seulement 15% des 18-24 ans qui le considèrent. Comment expliquer une telle indifférence ? La suite de l’étude nous éclaire.

Indifférence mais pas désintérêt

D’abord, les mots sont importants. Indifférence ne signifie pas désintérêt. Les résultats à deux autres questions le confirment : 68% des sondés jugent qu’il est important de réduire l’impact écologique des paiements (dont 20% très important) et ils sont aussi nombreux à se dire prêts à privilégier un nouveau moyen de paiement s’il leur permettait de réduire significativement l’impact écologique de leurs paiements du quotidien. Les Français sont donc sensibles au sujet et prêts à agir. Ici, l’indifférence est en fait liée à la méconnaissance de l’impact écologique des différents modes de paiement. Savez-vous ce qui consomme le plus de carbone : la carte bancaire ? les espèces ? le chèque ? le virement ? une appli de paiement ? Si vous ne le savez pas, vous ne pouvez pas agir.

Et les Français ne le savent pas plus que vous. Ils se trompent même. D’après l’étude, ils ne perçoivent pas de grandes différences entre le moyen qu’ils jugent comme étant le plus polluant (la carte bancaire) et ceux qu’ils jugent le moins polluant (les espèces et les applis de paiement sans carte). 58% d’entre eux estiment que les espèces sont le moyen de paiement le moins émetteur, alors qu’elles sont l’un des moyens de paiement les plus émetteurs selon une étude Greenly (spécialisée dans la mesure carbone et la décarbonation) présentée également ce matin lors de la conférence de Delupay. 53% estiment que payer par carte dans un commerce de proximité pollue moins que payer sur Internet, ce qui est totalement faux. En effet, dans ses mesures, Greenly observe que l’amortissement des terminaux de paiement, avec l’électricité qui tourne en permanence, représente 85% du bilan carbone des paiements par carte dans les commerces. L’impact des paiements en espèces comprend, lui, essentiellement leur production (sophistiquée), leur transport et l’énergie des bornes de retrait. Les cartes bancaires ne sont pas pour autant indolores : production du plastique, transport, assemblage, usage.

Mais alors y a-t-il une alternative pour un paiement plus écologique ? Nous vous donnons rendez-vous jeudi dans la CB+ pour explorer une piste.

Méthodologie de l’étude OpinionWay pour Delupay : enquête réalisée en ligne, les 20 et 21 mars 2024, auprès d’un échantillon de 1012 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué selon la méthode des quotas, au regard des critères de sexe, d’âge, de catégorie socioprofessionnelle, de catégorie d’agglomération et de région de résidence.