Jour de la Terre : tout le Monde ne voit pas l’urgence
Qui doit agir en priorité ? Les gouvernements, les entreprises ou les citoyens ?
Aujourd’hui, lundi 22 avril, c’est la Journée de la Terre. Ou plus précisément la « Journée internationale de la Terre nourricière », désignée ainsi par une résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2009. Vous n’avez pas pu passer à côté de l’info, que ce soit dans les médias ou à travers les messages des entreprises, comme celui de Lavazza qui alerte sur le risque de manquer de café et qui souligne que chaque jour est le jour de la Terre.
Mais au-delà de la sensibilisation, qui doit agir ? Quels sont les acteurs prioritaires : les gouvernements, les entreprises ou les citoyens ? Une étude internationale d’Ipsos menée dans 33 pays entre fin janvier et début février creuse la question. Il ressort que les Français placent quasiment ces trois types d’acteurs au même niveau :
- 64% pensent que, si le gouvernement n’agit pas maintenant pour lutter contre le changement climatique, il manquerait à son devoir vis-à-vis de la population,
- 65% estiment que, si les entreprises n’agissent pas maintenant, elles manqueraient à leur devoir vis-à-vis de leurs employés et de leurs clients,
- 63% considèrent que si les personnes comme elles n’agissent pas maintenant, elles manqueraient à leur devoir vis-à-vis des générations futures.
Près des deux tiers des Français sont donc convaincus par l’urgence d'agir. Un ratio qu’on ne retrouve pas partout dans le monde. Cet équilibre entre les trois « parties » (gouvernement, entreprises, individus) s'observe dans la plupart des pays étudiés, mais à des niveaux différents, la France se situant un peu au-dessus des moyennes mondiales. Les populations les plus sensibles à l’urgence d’agir sont celles de l’Inde et de l’Indonésie, avec des taux compris entre 75% et 80% de leurs populations. Le Japon est bon dernier avec des taux compris entre 31% (entreprises) et 37% (gouvernement). Les Etats-Unis et, en Europe, l’Allemagne, la Suisse et la Roumanie sont nettement moins sensibilisés que la moyenne mondiale. Ainsi, seuls 50% des Allemands estiment que les individus doivent agir maintenant et ils sont encore moins nombreux à le penser pour les entreprises (44%) et pour leur gouvernement (47%).
Sur la planète, environ un quart des individus (24%) peuvent être considérés comme « abandonnistes », c’est-à-dire qu’ils pensent que « cela ne sert à rien de changer leur comportement car cela ne ferait pas de différence ». Ce taux est de 21% en France et varie entre 10% et 33% dans 32 des 33 pays étudiés. L’exception, c’est l’Inde où 68% des sondés ne croient plus du tout dans l’impact de leur action personnelle. Le peuple en passe de devenir le plus nombreux du monde se sentirait-il perdu dans la masse?
Méthodologie : enquête menée auprès de 24 290 personnes de moins de 75 ans interrogés dans 33 pays via la plateforme en ligne Global Advisor d’Ipsos, du 26 janvier au 9 février 2024. L’étude est consultable ici.