ADEME : les données publiques de l’affichage environnemental changent pour parler « la même langue »
Petite révolution pour l'affichage environnemental : les bases de données de l'Agence de la transition écologique fusionnent mercredi dans l'espoir que tout le monde "parle la même langue" pour l'écoconception des produits ou le calcul de bilans carbone.
Avant d'afficher un Nutri-Score, un Eco-Score ou d'annoncer des objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, il faut pouvoir calculer l'impact environnemental d'un produit ou d'un service. L'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) est l'un des seuls organismes au monde à mettre à disposition gratuitement les données nécessaires : la Base Carbone pour les émissions de CO2, la Base Impacts pour les indicateurs environnementaux et la Base Agribalyse pour les produits alimentaires. La nouvelle Base Empreinte, qui doit être mise en ligne mercredi, "fusionne la Base Impacts et la Base Carbone, qui montraient des petites différences méthodologiques, avec pour objectif de les harmoniser et de pouvoir comparer des choses comparables", explique à l'AFP Jean-Christophe Pouet, responsable du projet. "Il y a du ménage à faire car, depuis le Grenelle de l'environnement, tout le monde est parti de son côté. Il faut de la cohérence ! Le but c'est que les industriels puissent faire de l'écoconception de produits et de permettre un meilleur affichage environnemental", ajoute-t-il.
Il faut que tout le monde s’intéresse à l’écoconception
La publication sur internet n'est que la première étape d'un projet qui a mobilisé trois ingénieurs et une dizaine d'informaticiens, avec un coût de 1,5 million d'euros. Suivront des achats de nouvelles données à des bases internationales (GaBi, ecoinvent...) pour compléter la base existante et la formation des cabinets spécialisés. "Le nombre de bureaux d'étude a explosé, ils sont passés de dix en France il y a quelques années, à 250 aujourd'hui face à la demande des entreprises pour les aider à calculer leur impact", affirme Jean-Christophe Pouet. L'affichage environnemental est devenu incontournable et les obligations vont se multiplier pour les entreprises, notamment dans l'alimentaire, le textile ou l'électronique. Pour alimenter ses bases de données, l'Ademe réalise elle-même des analyses de cycle de vie de produits, qui permettent de déterminer son empreinte carbone ou énergétique mais aussi son impact sur l'eau, les sols, l'air, la biodiversité ou encore la santé. "Il y a un travail ensuite au niveau politique sur l'affichage et le contenu des étiquettes", ajoute M. Pouet, mais "si on veut rester compétitif, il va falloir que tout le monde, au-delà de la politique, s'intéresse à l'écoconception".