France Télévisions : la direction et les syndicats calment le jeu
La direction de France Télévisions a accepté mercredi de ralentir de quelques semaines la procédure de mise en place d'un plan de départs volontaires l'an prochain, ce qui a convaincu les syndicats de renoncer à la grève prévue jeudi. Cet accord entre direction et syndicats calme un peu le conflit social déclenché par l'annonce en octobre d'un plan de départs volontaires portant sur 361 postes, qui s'ajouteraient aux quelque 500 postes supprimés dans le groupe audiovisuel public depuis 2 ans. France Télévisions veut ramener les effectifs à 9.750 en moyenne en 2015 pour retrouver des comptes à l'équilibre malgré la baisse annoncée de la dotation publique. Mercredi, la direction a accepté de suspendre jusqu'à fin 2013 les consultations préalables au plan de départs, ce qui devrait décaler son entrée en vigueur. La nouvelle loi sur la sécurisation de l'emploi permet en effet à un employeur de proposer un plan de départs sans accord des syndicats, à condition de mener des consultations préalables. Selon le DRH Patrice Papet, "ce report pourrait avoir pour effet de décaler d'un mois l'application du plan", qui initialement prévoyait un dépôt des candidatures à partir de mars 2014.
L'accord de mercredi précis que la direction et les syndicats vont d'abord engager des discussions pour finaliser les nouveaux statuts et grilles salariales des personnels techniques et administratifs (PTA). Cette transposition, un vaste chantier déjà en cours, a été rendue nécessaire par la fusion de France Télévisions en une entreprise unique. La direction s'est aussi engagée à accepter un audit indépendant sur le sort de l'AITV, une agence d'image spécialisée sur l'Afrique, visée à 100% par le plan de départs. Elle étudie en outre une procédure d'audit sur les risques psychosociaux car elle "a pris conscience de la gravité de la situation", aselon la CGT, après le suicide de deux salariés de France 3 dans le nord-est de la France ces derniers jours.