Communicants, soyons acteurs des révolutions à venir, et non plus simples porte-voix
Nous avons une relation privilégiée avec les gouvernances des organisations. Nous pouvons être davantage que des intermédiaires ; nous sommes écoutés, et parfois entendus. Et si c’est notre rôle d’accompagner certaines révolutions qui s’annoncent, c’est aussi à nous d’en insuffler d’autres : dans nos organisations lorsque nous exerçons chez l’annonceur, et dans les organisations que nous conseillons lorsque nous travaillons en agence.
Pour une industrie de la communication responsable
L’industrie de la communication est la grande absente des initiatives RSE et des pactes sociaux et environnementaux qui fleurissent dans tous les secteurs, alors que les communicants relaient ceux de leurs hiérarchies ou de leurs clients au quotidien. Là où le mécénat et les fondations d’entreprises financent des projets à impacts positifs partout dans le monde, là encore à grand renfort de communication, rares sont ceux financés par des acteurs des grands noms du secteur. Nous sommes des cordonniers parfois particulièrement mal chaussés, alors que notre métier serait parfait pour montrer l’exemple.
Ainsi, lors du G7 de Biarritz de 2019, le réseau américain indépendant Edelman était le seul acteur de la communication à s’être engagé dans la coalition internationale d’entreprises qui se sont engagées pour une croissance plus inclusive (B4IG).
La pénurie des talents
Les organisations les plus prisées par les talents sont désormais celles qui portent loin la responsabilité des entreprises, en attestent les derniers classements Universum. Et dans ce classement ne figure aucune entreprise de la communication. Il est loin le temps, où les éléments les plus prisés, alors à l’avant-garde, allaient vers nos métiers. Le marché du travail est désormais largement en faveur des candidats, avec un turn-over en agence toujours aussi traditionnellement fort.
En finir avec le communicant mercenaire
Le métier peut mener à accompagner des organisations dans des secteurs sensibles. Si la communication a mauvaise réputation auprès du grand public et parfois des relais d’opinion, ce n’est malheureusement pas toujours usurpé. Mais ne soyons pas pour autant des mercenaires, simples intermédiaires : si le métier ne comporte pas de déontologie professionnelle, promettons-nous-en une, accompagnant les organisations vers un chemin plus éthique, écoutés que nous sommes parfois, et n’exécutons plus en simples relais : il en va, que ce soit en agence ou chez l’annonceur, de nos rôles de conseillers.
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