Cannes 2012, l'heure du bilan (4)

Le Festival de Cannes, c'est fini. Une bonne raison de revenir sur les tendances majeures qui s'en sont dégagées. Ce papier est le quatrième d'une série où la rédaction de "CB News" va tenter d'analyser les tendances de ce 59e festival de Cannes : des tendances globales, des tendances de fond, des tendances créatives... Ce nouvel épisode s'interroge sur la quasi-absence des femmes dans les jurys, aux remises de prix...

A force de descendre à Cannes et d’enchaîner les conférences de presse de jurés, le fait avait fini par passer relativement inaperçu. Et c’est la réflexion d’une consœur qui, elle, participait pour la première fois, qui nous a réveillées. Oui, les femmes sont sous-représentées à Cannes, exception faite du PR où là, le quota 50/50 semble à peu près respecté, dans une profession connue pour ses rangs féminisés (car considérés comme subalternes ?). En Outdoor, 3 femmes sur 19 membres  en Design, 7 sur 20  en Film Craft, 2 sur 9  en Mobile, 2 sur 12  en Branded Content, 2 sur 16... Mention spéciale pour la catégorie Titanium & Integrated, qui a affiché un seul membre féminin dans son jury... Ici, le jury Direct, qui totalise... 4 femmes sur 25 membres...



Facteur aggravant, les femmes prennent peu la parole lors des conférences, et se mettent bien moins en avant que leurs homologues masculins. Faut-il le déplorer ? Certes oui. Car il nous semble, pour avoir fait le tour de pas mal d’agences, qu’elles y sont en nombre conséquent, en tout cas en Europe. Une opinion partagée par Stéphane Xiberras, exprimée pendant une interview accordée à notre consœur de Doc News, Virginie Achouch : "S’il y avait la parité dans les jurys, ce ne serait pas du tout le même palmarès. J’aimerai bien voir la gueule d’un festival avec la parité. A l’agence, il y a plus de directrices de créations que de directeurs de création, sur 12, il y en a 8. C’est quoi cette légende qui dit qu’il n’y a pas de filles dans la création, ce n’est pas vrai. Il y a plus de femmes en créatif". Une position qui a le mérite d'être claire. Mais qui reste malheureusement marginale...

Faut-il en déduire que les femmes gagnent moins de prix que les hommes, et que, par conséquent, elles sont moins invitées que leurs confrères à siéger au sein des jurys ? Rien ne permet de l'affirmer et, pour être tout à fait honnêtes, nous ne sommes pas allés jusqu'à éplucher toutes les fiches techniques des palmarès. Restent les soirées de remises de prix, où un seul coup d'œil aux photographies permet de constater que là encore, les femmes sont représentées dans un ratio à peu près égal à 1/7, soit une femme pour 7 hommes... Le plancher de verre semble avoir encore de beaux jours devant lui...

Dommage pour un festival de plus en plus politique, dont l'objectif affiché cette année était "d'envoyer des messages responsables de l'industrie". Une belle occasion de ratée.

 

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