TNT Ile-de-France : imbroglio autour du projet Telif pourtant retenu par le CSA
Le CSA, qui avait présélectionné en juin le projet "Telif" pour lancer une nouvelle chaîne TNT en Ile-de-France, est revenu sur ce choix et a décidé de réexaminer les douze autres candidatures, a indiqué le Conseil lundi, confirmant une information de L'Express. Ce revirement a déclenché la colère des dirigeants de Telif et de ses partenaires, qui ont protesté auprès du CSA, dans un courrier dévoilé lundi par l'hebdomadaire. L'instance de régulation a expliqué de son côté avoir pris cette décision en raison de l'incertitude financière entourant le projet Telif présenté par Franciliennes TV, cette société n'ayant "toujours pas fourni fin décembre des pièces suffisantes prouvant que son tour de table était bien bouclé". La société a encore jusqu'au 15 janvier pour compléter son dossier mais le CSA a précisé qu'il avait commencé à réexaminer les autres candidatures.
Après un appel à candidatures lancé en juillet 2014 pour une nouvelle chaîne locale en Ile-de-France, le CSA avait présélectionné le 24 juin 2015 un seul dossier : le projet Telif, chaîne dédiée à l'actualité régionale et à l'information pratique, en partenariat avec sept chaînes locales (Canal Coquelicot, Télif Essonne, TVal, TV Fil 78, TVM Est Parisien, VOTV et Yvelines Première). Telif l'avait notamment emporté face à un dossier soutenu par Le Figaro. Depuis, le CSA était en négociations avec Telif pour conclure une convention. Dans un courrier adressé au CSA, le président de Franciliennes TV, Christian Souffron, déclare avoir appris "avec stupéfaction" sa décision "incompréhensible", qui "utilise un argument non significatif pour relancer un appel à candidature restreint". "Le Conseil avait choisi le projet Telif parmi 13 candidats car il était le plus légitime, le plus original, le plus opérationnel, et sans doute le seul à répondre le mieux au cahier des charges", fait valoir Christian Souffron, soulignant aussi que ce projet était "apolitique et laïc".
Le projet présente en outre, selon lui, "un plan d'affaires parfaitement sécurisé" et il ne manque qu'une part "marginale" du financement - 650 000 euros encore à trouver auprès des collectivités locales pour les deux premières années. Dans un communiqué, les sept télévisions locales s'insurgent également contre "les mesures dilatoires de l'un des membres du CSA" afin de "rouvrir l'attribution de la fréquence au profit d'un candidat écarté lors de la sélection". Selon une source proche de Telif, ces déclarations visent Nicolas About, ex-sénateur centriste des Yvelines et proche de Valérie Pécresse (Les Républicains), que ces télévisions accusent de soutenir le dossier du Figaro.