Streaming musical : il faut "travailler sur le système de rémunération", selon Qobuz

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(©  Matthieu A , unsplash)

Qobuz, petit poucet du streaming musical en France qui mise sur la haute résolution sonore et se lance jeudi à la conquête du Japon, estime qu'il faut "travailler sur le système de rémunération" des artistes, source de controverses. La plateforme française d'écoute en ligne, créée en 2007, se différencie par un accès uniquement sur abonnement payant et la valorisation de genres musicaux comme la musique classique, le jazz ou les classiques pop rock. Elle cible notamment les audiophiles et mélomanes, avec un catalogue de "plus de 100 millions de titres musicaux" en haute résolution. Présent dans une vingtaine de pays, l'entreprise de 130 salariés mise désormais sur le pays du Soleil levant pour accroître son positionnent international. "Le marché japonais est le deuxième marché mondial pour la musique enregistrée", mais le streaming y est encore "très en retard", a expliqué à l'AFP Georges Fornay, directeur général délégué de Qobuz. "Donc c'est un marché absolument clé et une tête de pont pour l'Asie", a-t-il ajouté.

Interrogé sur le modèle économique du secteur, M. Fornay a estimé que "le système est très imparfait", mais qu'il était à mettre en perspective avec les années noires de la crise du disque causée par le téléchargement illégal, à la fin des années 1990. Les revenus de la musique enregistrée ont augmenté de 10,2% en 2023, pour atteindre 26,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, principalement grâce à la croissance des abonnements de streaming, selon l'IFPI, qui représente l'industrie de la musique enregistrée dans le monde. "C'est le streaming qui a ramené ces valeurs. (...) Maintenant, l'argent va peut-être trop aux gros artistes. Il faut repenser le gâteau. Mais le gâteau, il a grossi, et c'est déjà une bonne chose", a relevé le patron de Qobuz.

Une rentabilité visée dans 3 ans

"Il faut travailler sur ce système de rémunération", mais garder en tête que "toutes les plateformes aujourd'hui perdent de l'argent", a-t-il affirmé. Elles reversent en outre "à peu près 70%" des revenus aux labels et organismes collecteurs de droits, a-t-il relevé. De son côté, Qobuz vise une rentabilité d'ici trois ans. Dans un entretien au magazine américain Variety début octobre, Emmanuel Macron estimait que les chanteurs "ne reçoivent pas une juste rémunération" avec "les services de streaming musical". Dans le viseur: le modèle du "market centric", à l'avantage des artistes les plus écoutés.

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