Paris Games Week : une envie de rassembler au-delà des joueurs

Jeu vidéo

Plus grand salon du jeu vidéo en France, la Paris Games Week, qui a ouvert ses portes mercredi, cherche à se diversifier et vise désormais tous les amateurs de pop-culture.

Pour la Paris Games Week, dès 09H00, les premiers visiteurs ont afflué vers les stands des éditeurs dans les trois halls du Parc des expositions de la porte de Versailles, où s'alignent manettes et bornes de jeux jusqu'à dimanche. Des files d'attente ont pris forme devant les nouveautés les plus attendues comme "Monster Hunter Wilds", nouvel opus du jeu de chasse aux monstres gigantesques, et "Call of Duty: Black Ops 6", dernier volet de la saga militaire à succès. Vacances scolaires oblige, de nombreuses familles étaient présentes dès le matin pour éviter la foule. "Chez nous, tout le monde est fan de jeux vidéo", raconte Mathieu Aubert, qui a fait le déplacement depuis le Havre avec sa femme et ses deux filles de 11 et 6 ans. "On se balade, on déambule un peu au hasard parmi les stands, ça fait une sortie familiale", sourit Céline, 45 ans, qui n'a pas voulu donner son nom et est venue avec son mari "fan de retrogaming" et son fils de 13 ans.

Avec des espaces dédiés aux mangas, au cosplay ou à l'esport, mais aussi des concerts ou des conférences, il s'agit de "l'édition la plus ambitieuse" depuis le Covid, promet Nicolas Vignolles, délégué général du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell), organisateur du salon. Un stand sera même dédié au sport, avec des démonstrations de skateboard et de BMX. Objectif affiché: devenir "le salon leader des 18-35 ans" d'ici à 2030, en allant chercher des visiteurs au-delà de la communauté des joueurs. "On assume ce côté parc d'attractions", affirme Nicolas Vignolles, qui espère accueillir jusqu'à "200.000 personnes".

Année de "transition"

En 2023, il avait revendiqué 187 000 visiteurs, contre 317 000 lors de la dernière édition pré-pandémie en 2019. Mais après un cru 2023 particulièrement riche, l'année 2024 fait davantage figure de "transition", note Charlotte Massicault, directrice des produits multimédias chez le distributeur Fnac-Darty. "Le début de l'année a été un peu difficile par manque de sorties" reconnaît James Rebours, le président du Sell, malgré l'arrivée de blockbusters comme "Final Fantasy VII Rebirth", deuxième volet du remake du célèbre jeu de rôle des années 1990, ou "Star Wars Outlaws". Ce sont plutôt des succès inattendus qui ont marqué l'année, à commencer par le jeu chinois "Black Myth: Wukong", qui a dépassé les 20 millions de ventes en à peine un mois.

Les trois grands constructeurs de consoles (Microsoft, Sony et Nintendo) seront de la partie, à l'instar d'éditeurs majeurs comme Ubisoft, Bandai Namco ou Capcom. Sony prépare le lancement de sa PS5 Pro, version plus puissante de sa console actuelle attendue le 7 novembre, sans révéler si elle sera sur le salon. Malgré un prix de lancement élevé (800 euros, soit 250 euros de plus que la version classique), "les précommandes sont excellentes", s'est félicité Charlotte Massicault, pour une console qui s'adresse avant tout "à des gamers plus âgés, qui ont les moyens d'investir un peu plus". Côté Xbox, Microsoft prévoit huit jeux jouables, essentiellement signés d'éditeurs tiers. Nintendo promet une quinzaine de jeux à essayer, dont "Zelda: Echoes of Wisdom" et "Super Mario Party Jamboree". Le géant japonais doit annoncer d'ici à mars la console qui succèdera à sa Switch, sortie en 2017.

L'arrivée du mastodonte "GTA VI" du studio Rockstar, attendu à l'automne 2025, devrait également redonner du souffle à une industrie qui traverse une passe difficile depuis deux ans, marquée par des vagues de licenciements et des fermetures de studio.

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