Les opérateurs télécoms ont investi près de 15 milliards d'euros en France en 2021
Les investissements dans les réseaux français de télécommunications ont atteint un niveau "historique" de 14,9 milliards d'euros en 2021, selon une étude publiée lundi par la Fédération française des télécoms, qui réunit l'ensemble des principaux opérateurs. Avec 11,3 milliards d'euros d'investissements dans les réseaux fixes et 3,6 milliards d'euros d'investissements dans les réseaux mobiles, hors achats de fréquences, les opérateurs télécoms ont investi près de 15 milliards d'euros en France l'an dernier contre 13,4 milliards en 2020.
"C'est le secteur d'infrastructures qui investit le plus" en France, selon l'étude coréalisée avec le cabinet Arthur D. Little, comparé aux autres secteurs comme le réseau ferré ou la distribution d'électricité, qui présentent respectivement 5,1 et 6,1 milliards d'euros d'investissements en moyenne annuelle sur les cinq dernières années. Au total, le secteur des télécoms a généré 400.000 emplois, directs et indirects, sur l'année 2021. Les opérateurs seuls sont à l'origine de 123.000 emplois directs en France.
"Championne de la connectivité" en Europe avec notamment la plus grande densité de sites mobiles comparé au nombre d'habitants, la France présente les niveaux de prix des abonnements "les plus bas des grands pays occidentaux", affirme aussi la Fédération. Sur le fixe, l'offre "triple play" (téléphone, internet, télévision) la plus compétitive des opérateurs français coûte 31 euros par mois, contre 44 euros au Royaume-Uni et 45 euros en Allemagne. Seule la Pologne fait mieux avec une offre à 20 euros. Sur le mobile, le forfait à 100 Go minimum le plus compétitif des opérateurs français est à 15 euros par mois, comme en Espagne et en Italie, soit 30 euros de moins qu'en Allemagne.
L'association a toutefois déploré que le "partage de la valeur" soit "de moins en moins favorable aux opérateurs", comparé aux autres acteurs du numérique (fabricants de terminaux, géants du net...), alors qu'ils ont "une fiscalité spécifique parmi les plus élevées en Europe" (1,46 milliard d'euros en 2021, contre 76 millions en Allemagne).
Parmi les pistes pour y remédier, Liza Bellulo, présidente de la FFT, a plaidé lundi pour "une plus juste contribution" au niveau européen du "financement des réseaux" par les géants du net, une "poignée d'acteurs" qui mobilisent plus de "80% de la bande passante aux heures de pics". "Par rapport à cette asymétrie du partage de la valeur, des coûts supportés liés à la croissance des données qui bénéficient surtout aux fournisseurs de contenus, nous demandons une action" des pouvoirs publics, a-t-elle encore soutenu.