L'Argentine interdit à Facebook d'utiliser les données de WhatsApp
L'Argentine a ordonné à Facebook de suspendre pour six mois l'utilisation des données que mettrait à sa disposition le service de messagerie WhatsApp dans le cadre de la modification controversée de ses conditions de confidentialité. Selon la décision publiée lundi au Journal officiel, cette décision vise à prévenir « un abus de position dominante ». Durant cette période, l'agence nationale qui protège les données personnelles et l'accès aux informations publiques mènera une enquête sur les projets de Facebook. L'Argentine n'est pas le seul pays à sévir contre la tentative du réseau social américain de partager les données des utilisateurs entre ses différentes applications (Facebook, WhatsApp, Instagram), puisque les Etats-Unis, l'Inde, le Brésil et l'Allemagne ont également pris des mesures similaires.
Le leader des applications de messagerie a informé ses utilisateurs en début d'année qu'ils devaient consentir à une nouvelle politique d’utilisation de leurs données pour continuer à utiliser le service de messagerie. Elle permet de partager davantage d'informations avec sa société mère Facebook à des fins de publicité et de commerce électronique. Selon le secrétaire au commerce argentin, 76% des téléphones mobiles du pays ont téléchargé l’application WhatsApp. L'organe gouvernemental estime que le partage des données permettrait à Facebook d'accéder aux informations des utilisateurs « à un niveau que les autres entreprises ne peuvent pas reproduire » et jouirait ainsi « d'une position dominante sur le marché grâce à ses réseaux sociaux » susceptible d'affecter « les intérêts économiques généraux ».