LaFA, une voix unique pour l’audiovisuel français

Les membres de LaFA, la filière audiovisuelle, lors d’une conférence dans les locaux du groupe TF1, le 13 novembre.

Les membres de LaFA, la filière audiovisuelle, lors d’une conférence dans les locaux du groupe TF1, le 13 novembre.

(© Dahlia Girgis/CB News)

TF1, M6, France TV et sept associations et organismes s’unissent pour défendre d'« une seule voix » les intérêts du marché audiovisuel français. 

Il est peu fréquent de les voir réunis ensemble. Les représentants de France Télévisions, M6 et TF1 avec l’ADAMI, la SACD, la SACEM, la SCAM ainsi que l’ANIM France, le SPI et l’USPA ont officialisé le lancement de LaFA, la filière audiovisuelle, lors d’une conférence dans les locaux du groupe TF1, le 13 novembre. Ces dix acteurs du marché, composés de groupes audiovisuels, d’organisations de gestion collective et des syndicats de producteurs entendent rassembler et défendre leurs enjeux communs dans cette nouvelle association.

L’initiative est portée par le président-directeur général (PDG) du groupe TF1 Rodolphe Belmer accompagné de la PDG de France Télévisions Delphine Ernotte. Les deux dirigeants ont lancé un appel au dernier festival de La Rochelle avant d’être rejoints par d’autres personnes du secteur. Tous sont aujourd’hui réunis dans une plateforme commune. Présidé par Rodolphe Belmer, l’association a pour vice-présidents Delphine Ernotte pour les éditeurs, Patrick Raude, secrétaire général de la SACD, pour les artistes auteurs ainsi que Nora Mehli, présidente du collège audiovisuel au SPI, pour les producteurs.

Un manifeste « d’intérêts communs »

Une meilleure distribution des ressources publicitaires, poser les cadres d’une intelligence artificielle générative respectueuse du droit d’auteur ou encore réguler les plateformes comme YouTube… Les dix membres fondateurs ont chacun leur tour évoqué les défis auxquels ils sont confrontés. Dans son manifeste, LaFa entend défendre un financement « élevé, dédié, prévisible et pérenne » de l’audiovisuel public et du CNC, et favoriser le développement des acteurs privés de la TNT en clair à l’aide de la publicité TV. L’association doit également assurer la pérennité du régime d’indemnisation des intermittents du spectacle, préserver les dispositifs de crédit d’impôt de l’audiovisuel, du cinéma et de la musique, promouvoir une intelligence artificielle générative (IAG) éthique, ainsi que le soutien d’un cadre de régulation des plateformes numériques en Europe.

Lucie Crosnier/TF1

Les dix membres fondateurs de LaFa (© Lucie Crosnier/TF1)

« Ce n’est pas seulement un projet défensif, il est aussi offensif », précise Rodolphe Belmer. Sa consoeur à France Télévisions ajoute « la France a une place particulière en Europe, nous défendons tous ardemment l’exception française. Je suis heureuse que nous puissions demain parler d’une seule voix face aux instances européennes, se réunir c’est gagner en force et en simplicité. » Au sujet de l’IA, la directrice générale de la Sacem, Cécile Rap-Veber insiste : « Nous sommes une valeur d’exemple, tout le monde nous regarde pour voir en droit d’auteur ce que nous allons faire ».

Déjà deux nouveaux arrivants

À peine annoncée que LaFa est déjà soutenue, et bientôt rejoint, par deux nouveaux acteurs : le groupe audiovisuel Arte et le SPEC. Lors de la conférence, les acteurs présents ont défendu une filière ouverte, mais sous conditions. La première est de souscrire au manifeste de LaFa et la seconde porte sur un état d’esprit. Rodolphe Belmer développe: « ils entrent dans une logique de consensus même si chacun a ses intérêts particuliers à défendre. »

Interrogés sur leurs différents, notamment publicitaire, les groupes audiovisuels affichent un front unis. Delphine Ernotte se justifie «  nous travaillons sur nos consensus, les secteurs privés et publics doivent se serrer les coudes et aller chercher une richesse supplémentaire au lieu de piquer des uns aux autres ».

Premiers rendez-vous de LaFA : un livre blanc ainsi qu’une étude sur le poids économique de l’audiovisuel français et de premières préconisations, prévus au printemps 2025.

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