TLT dans l’attente de la décision du Tribunal de commerce
Les salariés de Télé Toulouse (TLT), une des plus anciennes télés locales de France avec une création en 1988, se sont félicités jeudi de la reconduction de la fréquence de la chaîne, tandis que la justice se prononcera vendredi sur sa possible liquidation. Le CSA a en effet reconduit mercredi pour cinq ans la fréquence de TLT, "malgré ses importantes difficultés financières", soulignent dans un communiqué les représentants des 20 salariés de la chaîne. Les employés voient dans cette décision un satisfecit de la haute autorité audiovisuelle. Pour eux, elle a ainsi "estimé que TLT avait parfaitement assuré ses programmes prévus dans le cahier des charges", selon leur communiqué. La décision du CSA est d'autant plus significative qu'elle intervient peu avant l'audience du Tribunal de commerce de Toulouse, vendredi après-midi, qui pourrait prononcer la liquidation de la chaîne. TLT, où travaillent 9 journalistes, est déjà placée sous le régime d'un plan de continuation. Sa dette atteindrait un million d'euros, selon la presse locale. La chaîne souffre en particulier d'un manque de ressources publicitaires lié à sa faible audience, mais aussi, selon le personnel, de la disparition du service commercial. Elle est détenue à environ 60% par la mairie de Toulouse, 20% par le quotidien régional La Dépêche du Midi, les autres actionnaires étant notamment le Toulouse football club et le Stade Toulousain. La mairie de Toulouse a récemment reconduit sa subvention (700 000 euros en 2015 et 2016 puis 300 000 euros en 2017). Quant à celle de l'agglomération Toulouse Métropole (400 000 euros cette année puis 350 000 euros chacune des deux années suivantes), elle va pouvoir être débloquée suite à la reconduction de la fréquence, qui avait été posée comme condition. Mais le sort de TLT reste suspendu au Contrat d'objectifs et de moyens (COM) du conseil régional Midi-Pyrénées, qui verse 450 000 euros par an et qui arrive à échéance cet été. L'assemblée régionale doit se prononcer à ce sujet le 23 juin. Les actionnaires actuels cherchent un nouveau partenaire afin de renforcer TLT face à une concurrence exacerbée par la multiplication des chaînes de la TNT et d'internet. Mais "peu de gens se bousculent aux portillons", confie un salarié. Une "solution pérenne" doit être trouvée pour permettre à TLT de continuer à vivre, estime la députée socialiste Martine Martinel qui "dénonce le désengagement financier manifeste de la Ville de Toulouse".