TF1 veut LCI en gratuit
A l'heure où le Sénat va examiner cette semaine la loi sur l'audiovisuel, qui devrait donner au CSA le pouvoir de faire passer une chaîne du payant au gratuit, TF1 met la pression. En effet, le président-directeur général du groupe, Nonce Paolini, s'est lâché devant quelques journaliste en déclarant que "la gratuité est la seule voie d'avenir pour LCI. Le choix du clair pour la chaîne n'est pas un choix mais une nécessité". A la question de savoir si le groupe devra fermer la chaîne en cas de non-passage au gratuit, il a répondu... "oui".
Alors, TF1 compte profiter de l'opportunité offerte par une possible nouvelle législation pour demander le passage au gratuit pour sa filiale LCI, chaîne déficitaire dont l'audience n'atteint que 0,2%, concurrencée par les deux chaînes d'info gratuites BFMTV (groupe NextRadioTV) et i-Télé (Canal+). "Il y a la place pour trois chaînes d'info gratuites en France, je ne vois pas pourquoi ce duopole", a-t-il lancé, en réponse à l'argument de ses concurrents pour qui une troisième chaîne gratuite les ferait toutes passer dans le rouge. L'argument avait notamment été développé par Alain Aain Weill, le patron de BFM TV et BFM Business, pour qui un tel changement relève uniquement « d'un appel à candidature et pas d'une loi » (cf. CB du 28 août).
Selon M. Paolini, "pour l'instant LCI est dans le ghetto du payant. Si la loi est votée (…) il faudra travailler pour persuader le CSA. Il n'est pas sûr qu'on gagne", a-t-il ajouté. "Si nous faisons cette proposition, il y aura un projet éditorial et une proposition", a-t-il indiqué. "Actuellement CanalSat paie 7 millions d'euros par an pour avoir LCI sur tous ses plateformes, et cela coûte à LCI 4,5 millions par an en coût de diffusion, a-t-il précisé, pour illustrer la fragilité du modèle payant de LCI.