Rima Abdul Malak nommée ministre de la Culture

Rima Abdul Malak
(©  Thibaut Chapotot / Ministère de la Culture)

Après François Nyssen (2017-2018), Franck Riester (2018-2020) et Roselyne Bachelot (2020-2022), la nouvelle ministre de la Culture est donc Rima Abdul Malak qui assurait depuis 2019 la fonction de conseillère culture du président réélu Emmanuel Macron. Née en 1979, cette diplômée de l’Institut d’études politiques de Lyon puis de la Sorbonne en coopération internationale a débuté sa carrière au sein du Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement. En 2001, elle est nommée directrice des programmes de l’ONG Clowns sans frontières avant de rejoindre Culturesfrance (aujourd’hui Institut Français) en qualité de responsable du pôle musiques actuelles. En 2008, elle intègre le cabinet de l’adjoint à la culture auprès du maire de Paris, en tant que conseillère pour le spectacle vivant puis directrice de cabinet. En 2012, elle devient la conseillère culture du Maire de Paris Bertrand Delanoé jusqu’à la fin de son mandat e 2014. Elle part ensuite aux Etats-Unis où elle occupe le poste d’attachée culturelle à l’ambassade de France à New York.

Le dossier chaud du financement de l’audiovisuel public

Pour la nouvelle ministre de la Culture, l’un des dossiers majeurs auquel elle devrait faire face est la volonté annoncée, en mars 2022, par l’encore candidat-président Macron de la suppression de la redevance TV. Une ambition confirmée lors du dernier conseil des ministres du 1er quinquennat, le 11 mai dernier, où le ministre de l’Économie Bruno Le Maire annonçait que « « la contribution à l’audiovisuel public sera supprimée de manière pérenne dès cette année et le financement de l’audiovisuel public sera assuré dans le respect de l’objectif à valeur constitutionnelle de pluralisme et d’indépendance des médias ». Si le principe est donc maintenant acté, quid de ses modalités alors que le monde l’audiovisuel s’en inquiète ? Du côté de Bercy, on fait que l'objectif était d'entériner cette suppression via le projet de loi de finances rectificative qui sera présenté après les législatives de juin. La redevance, de 138 euros en métropole et 88 euros outremer, a rapporté 3,2 milliards d'euros, pour un total de 3,8 milliards versés à l'audiovisuel public (France Télévisions, Radio France, Arte, France Médias Monde [France 24 et RFI, MCD], TV5 Monde et l'Institut national de l'audiovisuel) : l'État a ajouté 600 millions d'euros pour compenser le non-paiement de la redevance par les ménages aux revenus les plus faibles.

Remplacer la redevance, mais par quoi ?

Le gros point d’interrogation pour l’heure. Ces derniers mois, l'exécutif a martelé que c'était uniquement l'outil redevance qu'il voulait supprimer, et non le financement lui-même. Juste avant sa réélection, M. Macron a émis l'hypothèse de définir un budget sur plusieurs années, afin qu'il "ne donne pas lieu à la régulation budgétaire dans l'année par le gouvernement". Au-delà du montant de l'enveloppe, certains craignent une perte d'indépendance de l'audiovisuel public vis-à-vis de l'État en fonction du mécanisme de financement qui sera choisi. Un système de redevance garantit un "montant affecté directement chaque année", avait déclaré en mars à l'AFP le sénateur PS David Assouline, rapporteur de la commission d'enquête du Sénat sur la concentration des médias.  Cela évite "les aléas d'une décision budgétaire, avec arbitrage de Bercy et d'un gouvernement tous les ans", et cela donne donc "de la pérennité et de l'indépendance au service public", avait-il poursuivi.

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