Rachida Dati : “une gouvernance unique et des synergies” pour réformer l’audiovisuel public
La ministre de la Culture Rachida Dati s’est prononcée en faveur d’une “gouvernance unique et des synergies, y compris pour les réseaux de proximité” afin de réformer l’audiovisuel public, lors de son audition le 12 mars par la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport du Sénat. Elle imagine également des “fusions” et demande aux acteurs du secteur de commencer dès maintenant : “tout ne dépend pas de la loi, comme la mise en place des synergies et des coopérations”. La ministre ajoute que 2024 “est la dernière fenêtre de tir, après 2025 et le renouvellement des dirigeants, il serait incohérent de faire une réforme”, faisant référence à la fin de mandat du président de l’Arcom Roch-Olivier Maistre. L’un des “combats” de la ministre est en parallèle “d’obtenir une sanctuarisation du financement d’une part de la TVA” à l’audiovisuel public qui nécessitera la modification de la loi. “Une réponse pérenne à la question du mode de financement” doit être apportée selon la ministre.
Au sujet de la situation globale de la presse, Rachida Dati constate une “dégradation de l’espace public et médiatique”. Pour soutenir le secteur, elle estime que “les aides à la presse doivent être maintenues, si ces ressources sont revues, nous fragiliserons un secteur qui l’est déjà”. Interrogée par le rapporteur Michel Laugier sur l’ouverture de la publicité à d'autres secteurs que la presse écrite, ce qui causerait selon lui, “une déstabilisation massive”, la ministre répond qu’une consultation est en cours “pour ne pas nous accuser d’avoir un parti-pris”.
Et l’IA générative ?
Présidée par Laurent Lafon, la commission a abordé en préambule la question de l’intelligence artificielle (IA) générative. Rachida Dati se dit favorable à une “certification dans la manière dont l’information est produite” pour contrer le déficit de confiance du public envers les médias traditionnels face aux plateformes et l’avènement de l’IA. Mais elle prévient “ le combat est européen” sur ce sujet. Cette technologie provoque “des craintes réelles et légitimes des acteurs culturels” comme sur les droits d’auteur. Pour la ministre, le droit d’auteur est une “exception culturelle française, que l’IA ne peut pas remettre en cause, la protection du droit d’auteur est un principe, il faut le préserver.”